Il y a neuf mois, Jean-Luc Delarue convoquait une conférence de presse dans les locaux de France Télévisions pour mettre fin à des "rumeurs insistantes" et annoncer qu'il était atteint d'un cancer de l'estomac. "J'ai eu ma première chimiothérapie (...) Mon cancer sort de l'ombre. La guérison est possible, c'est lui ou moi, il y en a un des deux qui doit mourir", expliquait-il alors aux journalistes présents.
Ce midi, la nouvelle de sa disparition a secoué le paysage audiovisuel français mais aussi le grand public, qui s'était attaché à l'animateur et producteur malgré les nombreux remous dans sa vie privée ces dernières années. Et de nombreuses personnalités ont souhaité faire part de leur tristesse à l'annonce de son décès. "Jean-Luc Delarue a marqué les années 90. Il avait son ton. Il reste pour moi une référence", a par exemple déclaré Laurence Ferrari sur RTL. Sur Twitter, la journaliste a posté un message plus personnel.
"Mon ami Jean-Luc Delarue s'en est allé. Il s'est battu comme un lion. Il m'a appris à écouter les autres. Repose en paix Jean-Luc", a ainsi indiqué la journaliste. Laurence Ferrari avait travaillé avec l'animateur sur "Vis ma vie", émission qu'elle présentait et qu'il produisait. "Il m'a appris la rigueur du travail, le respect, à poser un regard sur les gens, c'était quelqu'un qui essayait toujours d'aller au plus profond du détail qui allait permettre à quelqu'un de se révéler... Il m'a appris l'empathie et puis il a aussi su aller chercher chez moi des ressources d'émotion", a indiqué pour sa part Flavie Flament, qui avait succédé à Laurence Ferrari à la tête de l'émission.
Sophie Davant, qui a pris la suite de l'animateur à la tête de son émission quotidienne "Toute une histoire", a elle aussi souligné la carrière impressionnante de son producteur. "C'était un être hors du commun, d'une résistance exceptionnelle, je pensais qu'il vaincrait. J'ai une admiration profonde, un respect car c'est quand même lui qui a d'abord une grande capacité en tant qu'animateur, c'est lui qui a importé cette télé testimoniale et qui la fait avec brio, des émissions comme "Ça se discute" ou "Toute une histoire" et puis je retiens de lui une intelligence hors du commun, vive, rapide, perspicace et puis un entrepreneur incroyable, un meneur d'équipe. Les équipes qui travaillaient avec lui l'admiraient profondément. Je n'étais moi aussi qu'admirative de son parcours. Hélas il a payé très cher sa réussite".
La nouvelle est une "annonce extrêmement triste même si on s'y attendait puisqu'il avait une forme de cancer dont on a du mal à se sortir, malheureusement" pour Alain De Greef. Interrogé sur BFM TV, l'ancien directeur des programmes de Canal+ a rappelé la capacité de l'animateur à être proche des gens, à être chaleureux. "Il avait une qualité de contact avec les gens qui était formidable", a ajouté Alain De Greef. "Il fait partie de la trentaine de personnes extraordinaires que j'ai côtoyées à Canal+", a-t-il conclu.
Sur la chaîne d'information en continu, Pierre Lescure, ancien patron de Canal+, a tenu le même discours, vantant les mérites de l'animateur. "C'est sans doute l'un des garçons qui nous a le plus sidérés par son accomplissement déjà lorsqu'il s'est pointé à Canal alors qu'il devait avoir 25 ans. Il y avait déjà une précision, il y avait ce sourire et cet oeil précis dans ce visage extrêmement séduisant. Il y avait une volonté d'être précis, d'être cursif, d'être exemplaire et en même temps d'être compris par tous qui était incroyable pour un môme de ce genre", a-t-il expliqué, vantant un homme qui avait adapté de façon spectaculaire les formats d'émissions américains, proposant des programmes "très intéressants, très rarement voyeuristes et qui apportaient (beaucoup) à ceux qui pouvaient être concernés par le sujet".
De son côté, Christophe Dechavanne a fait part sur BFM TV de sa tristesse et de sa colère face au cancer qui a emporté Jean-Luc Delarue. "Ce cancer est décidément une maladie de merde J'ai trouvé que c'était épouvantablement foudroyant. J'ai connu Jean-Luc il y a très très longtemps, j'ai monté sa boîte. (...) C'est quelqu'un que j'aimais beaucoup et qui me faisait beaucoup rire. On s'entendait très bien. (...) On s'est peu vu par la suite, Jean-Luc a eu sa vie, il était brillant et drôle et il était aussi un peu givré parfois. Comme on l'est tous dans ce métier. On était proche oui. On avait un profond respect l'un pour l'autre. (...) Il était très drôle, très cynique envers lui-même", a indiqué l'animateur.
"Nous avons démarré ensemble. J'insisterai surtout sur le jeune Jean-Luc que j'ai connu, qui ciselait toutes ses questions. C'était un travailleur acharné, un grand intervieweur. Il était exigeant et parfois très autoritaire mais surtout, je pense qu'il était respecté par ses équipes et il était très soucieux de bien faire son métier", a déclaré Isabelle Giordano. "C'était un fêtard, quelqu'un qui avait le goût de la fête, il aimait s'amuser". Pour sa part, Marc-Olivier Fogiel s'est dit "très admiratif de sa façon de bosser, de son intensité au travail. Dans la lignée des Dechavanne, ils ont été peu à faire tourner une page à la télévision. On n'est pas ami, mais on se connaissait depuis longtemps. C'était un gars chouette, malgré pleins de choses. (...) Ce n'était pas un ange, et il ne prétendait pas être un ange. Mais malgré une personnalité contrastée, particulière avec de temps en temps des zones de conflits, (...) à sa disparition reste la relation intense qu'il pouvait nouer avec les gens".
"Profonde tristesse pour Jean-Luc aujourd'hui... Repose en paix camarade", a indiqué de son côté Nikos Aliagas et même les personnalités qui n'avaient pas eu l'occasion de travailler avec l'animateur ont fait part de leur tristesse. "Je ne connaissais pas Jean Luc Delarue mais ça me fait un sacré choc", a par exemple indiqué Pierre Menès sur Twitter.