Etait-il en manque d'inspiration ? Selon une enquête du "Monde " publiée aujourd'hui, Jean Messiha, ancien cadre du Rassemblement national (RN) qui a quitté le parti il y a un an et s'est depuis engagé aux côtés du candidat Eric Zemmour, se serait livré à plusieurs reprises à du plagiat. Les principaux faits pointés du doigt auraient eu lieu en 2019 lors de la campagne pour les élections européennes, élections où Jordan Bardella était la tête de liste du parti. Faisant partie des plumes du candidat, Jean Messiha a facturé au RN selon le quotidien du soir "treize notes et argumentaires, un coaching de Jordan Bardella et un déplacement à Metz pour un total de 16.200 euros".
Problème pour l'habitué des plateaux de télévision de C8 et de CNews, "sur les treize notes, neuf sont copiées, pour la plupart intégralement, de ressources déjà en ligne", indique "Le Monde", qui a consulté l'ensemble des contributions de Jean Messiha remises à la commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP) pour tenter d'en obtenir le remboursement, comme la loi l'y autorise. Les sources d'approvisionnement de l'homme natif d'Egypte sont variées : article de blog, article copié sur le site de BFMTV ou encore fiche Wikipedia. "Courant 2019, on s'est aperçu qu'une partie de ses travaux relevait de copiés-collés. Nous avons alors décidé de prendre nos distances avec lui", indique Jordan Bardella au "Monde".
La CNCCFP a décidé d'exclure toutes les prestations effectuées par le polémiste du remboursement des frais de la campagne du Rassemblement national. Une décision contestée par le parti. La commission a en effet relevé un mélange des genres entre les contributions de Jean Messiha dans le cadre de ses activités au sein du Rassemblement national et celles se rapportant au scrutin des européennes. Exemple avec deux textes dédiés à la 5G et au parcours d'Emmanuel Macron qui ont été inclues dans le compte de campagne de Jordan Bardella ; une erreur comme l'a reconnu ce dernier.
Et les membres de la commission nationale des comptes de campagne ont également relevé que l'entreprise avec laquelle Jean Messiha a facturé son travail a été fermée en septembre 2016, plus de deux ans avant le début de la campagne des européennes. Pour l'heure, l'homme médiatique préfère garder le silence : il a refusé de répondre aux sollicitations du "Monde".