Né le 29 juillet 1921 à Neuilly-sur-Seine, le réalisateur Chris Marker est décédé hier à l'âge de 91 ans. Une disparition annoncée par le critique cinéma Michel Frodon et Gilles Jacob, président du festival de Cannes sur Twitter. "Esprit curieux, cinéaste infatigable, poète amoureux des chats, vidéaste, personnage secret, immense talent, sommes orphelins de Chris Marker", a ainsi posté ce dernier lundi en début d'après-midi.
Personnalité énigmatique, refusant de se prêter au jeu des médias, Chris Marker, de son vrai nom Christian-François Bouche-Villeneuve, intègre la vie culturelle française en tant que journaliste-écrivain au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Au début des années 1950, il se lance dans le documentaire avec "Olympia 52" sur les Jeux d'Olympiques d'Helsinki avant de réaliser, en collaboration avec Alain Resnais, le documentaire "Les Statues meurent aussi".
Durant toute sa carrière, Chris Marker n'a cessé de s'intéresser aux bouleversements politiques et sociologiques du monde, notamment avec "Le Joli Mai" qui dresse un portrait des parisiens, ou "Le Fond de l'air est rouge" (1978), une grande fresque politique sur la montée et le déclin des mouvements de gauche dans le monde. En 1962, le réalisateur français délaisse le mode documentaire pour se plonger dans la science-fiction avec "La Jetée", qui reste probablement l'un de ses films les plus célèbres.
Chris Marker revient sur le devant de la scène en 1982 avec le documentaire "Sans Soleil" qui le mène de la Guinée Bissau au Japon en passant par le Cap Vert et l'Islande. Le dernier long-métrage réalisé par Chris Marker, baptisé "Chats perchés", est sorti en 2004.