Comme en musique, où la notion d'échec est relative et où les fours se font discrets, il est plus facile d'établir un Top 10 des plus gros succès cinéma de l'année que de lister les flops. La donne est souvent très différente : budget, promo, nombre de salles, attente du public, cible restreinte ou film grand public, stars présentes - ou absentes - au générique... Tous ces paramètres peuvent expliquer ou justifier un flop.
Pour établir sa liste des 20 plus gros flops de l'année, puremedias.com a donc pris en compte plusieurs facteurs, et en premier lieu le nombre de spectateurs par salle qui projette le film, le seul indicateur qui met à égalité tous les films, peu importe leur distribution en France. Ont été exclus les films pour enfants, les documentaires (ce qui explique l'absence de Justin Bieber dans ce Top 20) ainsi que tous les films qui ont attiré plus de 500 spectateurs par salle et tous les films qui n'ont pas bénéficié d'une sortie dans plus de 75 salles.
Le grand "gagnant" tous critères confondus est "Gigola", film de Laure Charpentier sorti en janvier dernier et porté par Lou Doillon. Projeté dans 87 salles, le film n'a attiré qu'un peu plus de 10.000 spectateurs, pour une moyenne par copie de 116 spectateurs - le pire score de l'année pour un film sorti dans plus de 75 salles. Tout ça pour un budget de 5 millions d'euros. Lou Douillon pourra discuter de l'échec du film avec Laetitia Casta : le film d'horreur "Derrière les murs" qu'elle portait en juillet dernier n'a attiré que 15.600 spectateurs dans 110 salles. Le budget, pour sa part, s'élevait à 3,2 millions d'euros.
"Philibert" ne pourra pas se cacher derrière l'excuse d'une distribution trop confidentielle. Projetée dans plus de 300 salles, cette comédie historique est l'un de plus gros flops de l'année avec une moyenne catastrophique de 196 spectateurs dans chacune des salles qui l'a proposée. Avec son budget de 12,1 millions d'euros, le film pointe à un peu plus de 59.300 entrées. Cet été, un des producteurs du film s'était d'ailleurs exprimé sur ce flop, expliquant que "le film de cape et d'épée, que "Philibert" pastiche, n'intéresse clairement plus personne, ni les jeunes ni les vieux" et évoquant un film "mort-né" dès la publication des chiffres des premières séances.
Plusieurs films européens assez bien distribués ont souffert d'un accueil glacial par le public français : malgré la présence de Robert De Niro et de Monica Bellucci au générique, la comédie italienne "L'amour a ses raisons" n'a passionné que 18.000 spectateurs dans 75 salles. Le film anglais "Attack the Block", projeté dans 91 salles, n'a pas fait beaucoup mieux et passe difficilement le cap des 20.000 billets vendus. Quant au film fantastique allemand "Nous sommes la nuit", l'idée de voir des vampires allemandes n'a attiré que 61.000 Français dans 154 salles, pour une moyenne très juste de 398 spectateurs par copie.
Peu de films américains se hissent dans le Top 20 des flops de l'année : la comédie "Comment savoir ?", portée par Reese Witherspoon et signée James L. Brooks aurait bien mérité d'y figurer, avec son budget pharaonique de 120 millions de dollars et à peine 100.000 entrées, mais sa moyenne par copie (503) l'a exclue de justesse. Le film a signé un four dans le reste du monde également, avec à peine 49 millions de recettes à l'international. On notera en revanche la présence dans notre Top 20 du film "Apollo 18", qui affiche 60.000 spectateurs au compteur mais peut se consoler avec un micro-budget de 5 millions de dollars.
Enfin, pour en revenir aux films français, certains projets bien plus attendus que les films cités plus haut n'ont pas beaucoup plus brillé pour autant. Projeté dans 300 salles, "Requiem pour une tueuse" avec Mélanie Laurent n'a pas passé la barre des 100.000 entrées, malgré 8,5 millions d'euros de budget, une barre à peine dépassée par "La Ligne droite" de Régis Wargnier. Réalisé et porté par Mathieu Kassovitz, "L'Ordre et la morale" ne devrait pas séduire plus de 150.000 spectateurs en fin d'exploitation et affiche un budget de 13 millions d'euros, tandis que "Or Noir" de Jean-Jacques Annaud, qui a coûté pas moins de 39 millions d'euros, n'a attiré que 213.000 spectateurs dans 454 salles...
- "Gigola" avec Lou Doillon (87 salles, 5 millions d'euros de budget)
10.049 entrées soit 116 entrées par salle
- "Derrière les murs" avec Laetitia Casta (110 salles, 3,2 millions d'euros)
15.648 entrées soit 142 entrées par salle
- "Philibert" avec Jérémie Renier (303 salles, 12,1 millions d'euros)
59.354 entrées soit 196 entrées par salle
- "Attack the Block" de Joe Cornish (91 salles, budget n/c)
20.148 entrées soit 221 entrées par salle
- "L'amour a ses raisons" avec Robert De Niro (75 salles, budget n/c)
18.621 entrées soit 248 entrées par salle
- "Au bistro du coin" avec Fred Testot (77 salles, 4,8 millions d'euros)
20.664 entrées soit 268 entrées par salle
- "Les Mythos" de Denis Thybaud (286 salles, 3,5 millions d'euros)
82.357 entrées soit 288 entrées par salle
- "Légitime défense" avec Jean-Paul Rouve (131 salles, budget n/c)
39.268 entrées soit 292 entrées par salle
- "Requiem pour une tueuse" avec Mélanie Laurent (299 salles, 8,5 millions d'euros)
97.139 entrées soit 324 entrées par salle
- "Un baiser papillon" avec Vincent Perez (170 salles, 6,1 millions d'euros)
56.877 entrées soit 335 entrées par salle
- "La Planque" d'Akim Isker (115 salles, budget n/c)
48.788 entrées soit 336 entrées par salle
- "Nous sommes la nuit", film allemand de Denis Gansel (154 salles, budget n/c)
61.263 entrées soit 398 entrées par copie
- "Une Folle envie" avec Clovis Cornillac (194 salles, 5 millions d'euros)
79.492 entrées soit 410 entrées par salle
- "Very Cold Trip", film finlandais de Dome Karukoski (141 salles, budget n/c)
58.362 entrées soit 414 entrées par salle
- "Voir la mer" de Patrice Leconte (75 salles, 3,6 millions d'euros)
33.227 entrées soit 443 entrées par salle
- "Apollo 18" (133 salles, 5 millions de dollars)
60.131 entrées soit 452 entrées par salle
- "Or Noir" de Jean-Jacques Annaud (454 salles, 38,5 millions d'euros)
212.695 entrées soit 468 entrées par salle
- "Killing Bono" avec Ben Barnes (137 salles, budget n/c)
65.304 entrées soit 477 entrées par salle
- "La Ligne droite" de Regis Wargnier (247 salles, 6,9 millions d'euros)
119.290 entrées soit 483 entrées par salle
- "L'Ordre et la morale" de et avec Mathieu Kassovitz (302 salles, 12,8 millions d'euros)
148.090 entrées soit 490 entrées par salle
Source : CBO-Boxoffice