Deux mois jour pour jour après la tribune assassine du producteur Vincent Maraval publiée dans Le Monde, la polémique sur le salaire des acteurs français reprend de plus belle. Sous prétexte de vouloir illustrer les abus d'un système, le réalisateur Pascal Thomas lance une charge violente à l'encontre de celle qui a joué dans ses trois derniers films, Catherine Frot.
Dans Paris Match d'abord, Pascal Thomas règle ses comptes : "Les vedettes et leur agent (ont) fait au cinéma français ce que le couple Ben Ali a fait à la Tunisie". Rien que ça. Selon lui, Catherine Frot, qui demande 1 million d'euros pour son dernier film "Associés contre le crime" alors qu'elle en demandait 69.000 en 1998 pour "La dilettante", compromet l'équilibre financier d'un long-métrage.
"C'est de l'abus, de la malhonnêteté!", dénonce-t-il cette fois dans Le Parisien Magazine. Conscient toutefois de la disproportion de l'attaque alors que personne ne l'obligeait à continuer sa trilogie adaptée des livre d'Agatha Christie avec l'actrice, Pascal Thomas se dédouane sur la production, qui l'aurait obligé à accepter les conditions posées par l'actrice. "Pendant un temps, j'ai songé à la remplacer en imaginant un accident de voiture qui aurait défiguré mon héroïne", ironise-t-il.
Après les revendications salariales, les revendications matérielles. Selon lui, lorsque l'actrice a appris, sur le tournage du film "Le crime est notre affaire", qu'elle toucherait les mêmes défraiements que les autres membres de l'équipe, celle-ci serait alors sortie de sa chambre "robe de chambre défaite", pour s'écrier : "Pascal, je n'ai jamais été aussi humiliée". Plus que ça, l'actrice serait même allée jusqu'a proférer des menaces en terminant sa diatribe par un théâtral "ça ne se passera pas comme ça". De fait, ça ne s'est pas passé comme ça puisque la production a décidé de doubler les défraiements de la star.
Malgré l'aspect excessif des témoignages du réalisateur français, ceux-ci rejoignent les critiques émises par Vincent Maraval quand il estime que les salaires de certains acteurs français sont injustifiés. Selon plusieurs indicateurs, Catherine Frot aurait touché 2,2 millions d'euros en 2012, dont 750.000 pour "Associés contre le crime". Seul hic, ce cachet n'est justifiable que pour un film qui rassemble au minimum 1,2 million d'entrées. Et on est vraiment loin du compte...