Comment les Français s'informent-ils ? Selon le 31e Baromètre de confiance dans les médias, réalisé par Kantar/Sofres pour le journal "La Croix", une part croissante d'entre eux font confiance aux médias traditionnels pour le traitement de l'actualité. Quel que soit le support, la confiance progresse, à commencer par la radio (56%, +4 points sur 1 an) suivie de la presse écrite (52%, +8 points) et de la télévision (48%, +7 points). En revanche, depuis 2016, la confiance en internet continue de baisser : seuls 25% des Français se fient à ce support (-1% sur 1 an), alors qu'ils étaient 39% en 2015.
Mais l'appétit de la population pour l'information est à son plus bas niveau historique depuis la création du baromètre en 1987. Seuls 62% des Français se disent intéressés par l'actualité, contre 70% en 2016. Les causes semblent multiples : "repli face à une actualité jugée anxiogène ? Désintérêt pour des informations vite chassées par d'autres ? Inaccessibilité (prix, points de vente se raréfiant) de la presse écrite ? Ou détournement de l'information ?", s'interroge ainsi "La Croix".
Dans le contexte actuel propice aux "fake news", les Français qui s'informent sont exigeants vis-à-vis de leurs sources. 90% d'entre eux veulent une "information fiable et vérifiée". 68% des utilisateurs des réseaux sociaux font attention à la provenance des informations et 72% lisent même la totalité du contenu. Ils sont 66% à se méfier d'un contenu partagé par un de leurs "amis", une proportion qui chute à 45% de méfiance quand elle vient d'un média, quel que soit son support. Ils sont d'ailleurs 76% à estimer que "les médias ont plutôt bien rendu compte" de l'élection présidentielle en 2017, mais 68% des sondés jugent que les journalistes sont soumis aux pressions des partis politiques et du pouvoir.
38% des utilisateurs réguliers d'Internet s'appuient en premier lieu sur les sites internet ou applications mobiles des titres de la presse écrite pour s'informer. Cette part progresse même parmi les jeunes : 24% d'entre eux se tournent vers les sites ou les applications de médias reconnus alors qu'ils n'étaient que 11% en 2015. Ces jeunes générations, qui utilisent en priorité Internet pour s'informer (71%) sont aussi celles qui s'en méfient le plus (66% chez les moins de 35 ans contre 54% sur l'ensemble des sondés).
Dans le paysage médiatique français actuel, la télévision se dessine comme un média consommé par les plus âgés, mais aussi les "milieux populaires et moins éduqués", selon le sociologue des médias Jean-Marie Charon. Même constat au niveau de l'âge pour le support radio, même si celui-ci est davantage écouté par des catégories socioprofessionnelles supérieures, avec un niveau éducatif plus élevé.