Gourmand Jaume Roures. Depuis plusieurs semaines, le patron de Mediapro négocie avec la Ligue de football professionnel, sous l'égide du conciliateur Marc Sénéchal, une révision des droits télévisuels payés pour diffuser la saison de Ligue 1 en cours. Pour rappel, après avoir décroché les droits pour quatre ans de l'essentiel de la Ligue 1 et de la Ligue 2 (2020-2024) contre près de 820 millions annuels, l'opérateur sino-espagnol n'a pas payé sa traite du mois d'octobre d'un montant de 172 millions d'euros, en invoquant l'impact sur le football de la crise sanitaire. Mediapro s'est depuis placé sous la protection du tribunal de commerce de Nanterre afin d'essayer d'obtenir un arrangement judiciaire. Cette conciliation peut durer quatre à cinq mois. En attendant, Mediapro continue de faire vivre sa chaîne Téléfoot et à diffuser les matchs de Ligue 1.
Selon les informations de "L'Equipe", Jaume Roures voudrait faire baisser sa note d'environ 25% pour la saison en cours, soit un montant compris entre 170 et 200 millions d'euros. Une telle décote ramènerait les droits audiovisuels du foot français à environ 900 millions d'euros par an, au lieu de 1,2 milliard initialement prévu. Si elle accepte, la Ligue risque cependant de se retrouver sous le feu des critiques des autres diffuseurs de la Ligue 1. Canal+, beIN Sports et Free pourraient ainsi demander à bénéficier des mêmes faveurs, creusant un peu plus le manque à gagner pour les clubs de foot français que la Ligue représente.
Toujours selon le quotidien sportif, Mediapro réfléchirait à une autre solution : l'allongement de son contrat jusqu'en 2026 afin de compenser cette première saison jugée plombée par le coronavirus. La mise en oeuvre de cette option semble cependant se heurter à de sérieux obstacles juridiques, alors que le contrat signé initialement par toutes les parties court jusqu'en 2024. Quoiqu'il en soit, la Ligue a déjà dû faire en sorte de pallier la défaillance de Mediapro en octobre, pour éviter celle des clubs de foot. Vincent Labrune, le président de l'institution, et son équipe ont ainsi contracté un prêt de 120 millions d'euros auprès de la filiale anglaise d'une banque américaine. Selon "L'Equipe", la Ligue a déjà une autre ligne de crédit ouverte d'un montant proche pour l'échéance prévue début décembre, que Mediapro ne devrait pas payer non plus.