La situation se complique. Selon une information du "Canard enchaîné", confirmée par "Le Monde", le groupe Mediapro, principal diffuseur de la Ligue 1 et de la Ligue 2 avec la chaîne Téléfoot, a décidé de se mettre sous la protection du tribunal de commerce de Nanterre. Cette procédure intervient lorsqu'une société connaît des difficultés financières. A ainsi été nommé un mandataire qui devra aider les parties à renégocier des délais de paiement ou un échelonnement de la dette.
Cette mise sous la protection du tribunal fait suite au bras de fer en cours entre Mediapro et la Ligue de football professionnel. Le 7 octobre dernier, Jaume Roures, le patron de l'entreprise sino-espagnol, a annoncé vouloir renégocier les droits télévisés de la Ligue 1 acquittés par son groupe. Moins de deux mois après le début de la compétition, l'opérateur rencontrerait des difficultés pour honorer ses engagements financiers. Il a demandé à la LFP un délai pour régler son échéance du 5 octobre, dont le montant s'élève à 172 millions d'euros, ce qui lui a été refusé.
Samedi dernier, dans les colonnes de "L'Equipe", le président de la LFP Vincent Labrune a vivement réagi : "Sur la forme, le timing de cette annonce est pour le moins surprenant, quand on sait qu'elle intervient seulement quelques semaines après le paiement d'une première échéance qui a été annoncé à grand renfort de communication pour 'crédibiliser' le projet Téléfoot et sa pérennité... A minima, on dira que cela entache la relation de confiance !", avait déclaré l'ancien dirigeant l'Olympique de Marseille. Et d'ajouter : "Sur le fond, cela pose question sur le projet global de Mediapro en France et sur les capacités de ce groupe à faire face à ses obligations contractuelles et financières vis-à-vis de la LFP et du football français".
Dans les pages du "Parisien", ce mercredi, Jean-Michel Aulas, le président de l'Olympique Lyonnais, a également commenté le bras de fer entre son représentant, la Ligue, et Mediapro. "Cette réaction est disproportionnée. Cela cache autre chose (...) Quand vous avez un problème financier, il ne tombe pas du jour au lendemain. La situation de Mediapro ne s'est pas dégradée en six semaines. Ce changement d'attitude me laisse à penser qu'il y a autre chose...", a-t-il déclaré, sans plus de précisions.