Le bras de fer commence. Le 7 octobre dernier, Jaume Roures, patron de Mediapro, a annoncé vouloir renégocier les droits télévisés de la Ligue 1 acquittés par son groupe. Moins de deux mois après le début de la compétition, le groupe audiovisuel semble donc déjà avoir des difficultés à honorer ses engagements financiers. L'opérateur de la chaîne Téléfoot vient ainsi de demander à la Ligue de football professionnel (LFP) un délai pour régler son échéance du 5 octobre, dont le montant s'élève à 172 millions d'euros.
Une situation très compliquée pour Vincent Labrune, président de la LFP depuis le 10 septembre dernier, qui s'est exprimé ce samedi dans les colonnes de "L'Equipe" à ce sujet. "Je suis surpris sur la forme et inquiet sur le fond. Sur la forme, le timing de cette annonce est pour le moins surprenant, quand on sait qu'elle intervient seulement quelques semaines après le paiement d'une première échéance qui a été annoncé à grand renfort de communication pour 'crédibiliser' le projet Téléfoot et sa pérennité... A minima, on dira que cela entache la relation de confiance !", a déclaré l'ancien dirigeant l'Olympique de Marseille.
"Et sur le fond, cela pose question sur le projet global de Mediapro en France et sur les capacités de ce groupe à faire face à ses obligations contractuelles et financières vis-à-vis de la LFP et du football français", a-t-il poursuivi. Et d'ajouter : "Car ne nous trompons pas : il n'est pas audible de s'entendre dire que ces traites devaient être payées par les abonnements. Même un nombre d'abonnés record fin septembre n'aurait en aucun cas permis de payer le quart de la facture".
Selon une information de "L'Equipe", la Ligue de football professionnel va solliciter un prêt pour compenser le non-versement de l'échéance due par la société de Jaume Roures. L'objectif est de pouvoir régler aux clubs les montants qu'ils sont censés recevoir. En mai dernier, la LFP avait déjà contracté un prêt garanti par l'Etat de 224,5 millions d'euros qui doit être remboursé sur quatre ans, à un rythme de 55 millions d'euros par an, via les versements des droits télés. Ironique.