Il y a anguille sous roche. Ce mercredi, le président de l'Olympique lyonnais, Jean-Michel Aulas, accorde un entretien au "Parisien" afin de revenir sur le conflit opposant le groupe Mediapro, principal diffuseur de la Ligue 1 et de la Ligue 2 pour la période 2020-2024, et la Ligue de football professionnel (LFP). L'entreprise audiovisuelle dirigée par Jaume Roures a refusé de payer sa deuxième traite de droits télé, qui s'élève à 172 millions d'euros le 5 octobre dernier. De plus, le groupe sino-espagnol souhaite renégocier le prix des droits télé pour la diffusion du football français.
Interrogé, Jean-Michel Aulas s'est dit "surpris" par ce non-versement de la deuxième échéance des droits télévisés par Médiapro. "Il demandait il y a encore quelques jours aux clubs de faire le maximum pour présenter un produit extrêmement vendeur. Les clubs ont joué le jeu. Cette réaction est disproportionnée. Cela cache autre chose", confie le patron de l'OL. Et de poursuivre : "Tout était miraculeux, beau, et un mois après on arrive à cette situation... Qu'est-ce qui justifie ce changement d'attitude ? Il y a autre chose, qu'on ne connaît, en tout cas pas moi !".
"Quand vous avez un problème financier, il ne tombe pas du jour au lendemain. La situation de Mediapro ne s'est pas dégradée en six semaines. Ce changement d'attitude me laisse à penser qu'il y a autre chose...", estime-t-il, demandant au président de la LFP, Vincent Labrune, d'avoir "une attitude extrêmement ferme" : "La règle, c'est que quand vous êtes en défaut de paiement, vous perdez la propriété des droits. Eux-mêmes, ils creusent leur tombe". "C'est arrivé trop vite pour que ça soit uniquement un problème de solvabilité de Mediapro. Il faut être posé dans cette affaire-là. C'est celui qui est le plus serein qui va trouver la meilleure solution", ajoute Jean-Michel Aulas. Et de conclure : "Je ne crois pas que Mediapro ne puisse pas payer. Mediapro a un actionnaire chinois, un fond d'Etat de la région de Shanghai très puissant, important et sérieux."