On ne peut pas dire tout et n'importe quoi sur Twitter, encore moins quand on est le président d'un des principaux clubs de football français. Jean-Michel Aulas, président de l'Olympique lyonnais en a fait l'expérience ces derniers jours avec deux de ses tweets qui ont provoqué la colère des journalistes et le boycott par ces derniers de la conférence de presse de vendredi, comme le rapporte "Le Monde". Le 7 mars, Jean-Michel Aulas, connu pour son franc-parler, s'en est ainsi pris au consultant sportif et ancien gardien de but du club lyonnais, Nicolas Puydebois, qui avait émis des critiques après le match nul de Lyon contre Montpellier. "Quand j'entends Nicolas Puydebois parler technique et critiquer l'OL, je ne peux m'empêcher de repenser au joueur de l'OL (en beaucoup plus gros) qui n'a jamais réussi à s'imposer à l'OL", a tweeté le président du club, en ne se gênant pas pour moquer le physique du spécialiste.
Le lendemain, après la victoire de son club à Moscou - et dans un style toujours aussi tranché - Jean-Michel Aulas s'en est pris à plusieurs journalistes dans un nouveau post, photo volée de deux d'entre eux à l'appui. "L'OL va décoller de Moscou dans un Boeing afrêté par le club qui permet aux journalistes du 'Progrès' de rentrer en 1ère classe dans les meilleures conditions de voyage et à proximité des joueurs et dirigeants qu'ils ont critiqués injustement. L'OL est fair et généreux", a tenu à souligner le président. Les journalistes visés ont réagi en rappelant qu'ils avaient payé leur voyage.
Après ces attaques, la conférence de presse organisée vendredi avant le match Lyon-Caen s'annonçait électrique. De fait, elle n'a duré que quelques secondes, le temps pour un journaliste de lire une déclaration au nom de tous ses confrères, face au milieu de terrain Lucas Tousart. "Suite à la communication ces jours-ci de Jean-Michel Aulas sur Twitter, communication malveillante, mensongère et indigne d'un président de club à l'égard de consultants et journalistes, les médias qui suivent l'Olympique lyonnais ont décidé en signe de protestation de passer sous silence son actualité d'ici au match face à Caen, dimanche. Par conséquent, nous ne participerons pas à cette conférence de presse", a annoncé le journaliste. "Ce n'est ni contre ton équipe, ni contre toi, ni contre le staff", a-t-il précisé. Le joueur est resté impassible et n'a eu d'autre choix que de quitter la salle de presse.
Dans un communiqué publié hier soir sur le site du club lyonnais, l'OL déplore "tout esprit malveillant, mensonger ou indigne que l'on prête par erreur à son président et rappelle que si cette communication apparaît inhabituelle pour certains, elle s'appuie sur 30 ans d'expérience avec pour seul objectif de défendre une institution et un entraîneur critiqués à tort de façon systématique et souvent excessive", peut-on lire.
Toujours sur Twitter, Jean-Michel Aulas a directement pris à partie le journaliste de "L'Equipe" Bilel Ghazi, présent à la conférence de presse hier. "Votre réaction mon cher Bilel est décevante, car prendre Lucas en otage démontre uniquement une aptitude à tenir des positions corporatistes qui n'ont pas lieu d'être. Si vous voulez débattre du fond, invitez-moi plutôt que d'utiliser votre veto", a réagi le responsable hier en fin de soirée. puremedias.com vous propose de découvrir le début de la conférence de presse avortée de l'Olympique lyonnais.