Sur sa pancarte de poil à gratter des dirigeants politiques, Elise Lucet a collé un nouveau macaron. Le visage de Jean-Michel Blanquer côtoie désormais ceux de Rachida Dati ou de Gérald Darmanin après le numéro de "Cash Investigation" diffusé le mardi 17 septembre 2024. L'ancien ministre de l'Education Nationale a vue débouler la journaliste à la Maison de l'Amérique Latine pour l'interroger sur une commande d'une mission au cabinet américain McKinsey qui a coûté 496.800 euros à l'Etat, du temps où il siégeait au numéro 110 rue de Grenelle. Une discussion tendue que l'homme politique a souhaité abréger, non sans livrer sa manière de penser à son interlocutrice. "Allez, merci, au revoir ! Vos méthodes ne sont pas celles d'une démocratie. Vous êtes dangereuse par vos façons de faire", l'ont entendu dû dire les téléspectateurs.
Au lendemain de la diffusion de cette enquête, Jean-Michel Blanquer a confirmé ses réserves sur les pratiques empruntées par des émissions comme celle de France 2. "Je n'ai pas de raison d'immédiatement répondre à quelqu'un qui vient m'agresser de cette façon-là", avait-il soutenu dans l'émission "Le Figaro La Nuit", dénonçant des "façons de faire qui fragilisent la démocratie". Un message entendu mais pas validé par les équipes de "Cash Investigation", lesquelles lui ont répondu via un long argumentaire posté sur les réseaux sociaux.
Le programme incarné par Elise Lucet a en effet souhaité apporter des correctifs à des informations "inexactes" prononcées par l'ex-élu. Le mot "agression" a particulièrement ébranlé la rédaction. "Utiliser ce terme, c'est remettre en cause le travail de tout journaliste qui tente d'obtenir des réponses sur un sujet d'intérêt général", regrette-t-elle, d'autant qu'elle constate qu'"il n'y a eu aucun contact physique entre Elise Lucet et Jean-Michel Blanquer", si ce n'est le moment où le second tapote l'épaule de l'enquêtrice. Autre formule qui a dérangé les auteurs de cette réponse, celle qualifiant leur travail de "danger pour la démocratie". "En utilisant ces termes, Jean-Michel Blanquer participe à entretenir une défiance vis-à-vis des journalistes et de leur travail, ce qui a pour conséquence de nuire à la bonne information du public", souligne ceux qui déplorent que le haut fonctionnaire n'ait jamais donné suite à leurs propositions d'interview. Le point final de cette passe d'armes ?