Sud Radio persiste et signe. Pour la première fois de son histoire, l'Arcom avait épinglé la station en juin dernier pour désinformation climatique. Le gendarme de l'audiovisuel avait été alerté par le collectif Quota Climat, qui avait constaté qu'un physicien, connu pour son climato-scepticisme, avait été interrogé par le journaliste André Bercoff, le 3 décembre 2023, sans la moindre contradiction. François Gervais avait ainsi pu émettre des arguments en totale contradiction avec la littérature scientifique et moquant l'impact des variations des températures.
Malgré ce premier avertissement, deux nouvelles séquences diffusées dans la même émission de Sud Radio ("Bercoff dans tous ses états") les 25 mars et 2 mai 2024 ont été remontées à l'Arcom par l'association militant pour un meilleur traitement des enjeux écologiques dans les médias. Là encore, l'Arcom a fait suite à leur indignation. "L’Autorité a relevé que plusieurs déclarations venaient contredire ou minimiser le consensus scientifique existant sur le dérèglement climatique, par un traitement manquant de rigueur et sans contradiction suffisante, ce qui caractérise un manquement de l’éditeur à l’obligation d’honnêteté et de rigueur de l’information qui lui incombe, ainsi qu’un manquement à son obligation de maîtrise de l’antenne", est-il écrit dans la décision rendue par l'autorité de régulation, ce mardi 22 octobre.
Quota Climat s'est félicité de cette décision qui vient "confirmer que la désinformation environnementale dans les médias sévit, porte atteinte à notre droit à l'information, et contrevient au droit au vigueur". Si de telles séquences venaient à se répéter, Sud Radio s'expose à une mise en demeure, qui intervient avant la pénalité financière, selon l'échelle des sanctions de l'Arcom. Le directeur général du média, Patrick Roger, interrogé par "Novethic", avait jusqu'ici relativisé la portée de cette mise en garde, confiant néanmoins avoir rappelé à l'ordre le journaliste.