Et de deux. Après avoir fait défaut en octobre, Mediapro n'a pas payé son échéance de décembre due à la Ligue de football professionnel en échange de la diffusion de 80% de la Ligue 1, et de la Ligue 2. La somme s'élève à 150 millions d'euros selon "Le Monde", s'ajoutant aux 172 millions du début de l'automne. En tout, Mediapro est censé verser 830 millions d'euros par an à la LFP. Pour faire face au premier défaut de l'opérateur sino-espagnol derrière Téléfoot, la Ligue avait emprunté 120 millions d'euros. Alors que la défaillance de décembre de Mediapro n'est pas vraiment une surprise, l'opérateur estimant suspendu le contrat durant la procédure de conciliation engagée par le tribunal de Nanterre, la LFP n'a pas encore réussi à négocier de nouveau crédit.
La semaine qui s'ouvre s'annonce déjà cruciale. Depuis plusieurs jours, les réunions entre la Ligue et Mediapro s'enchaînent sous l'égide du conciliateur, Marc Sénéchal. Alors que la rumeur d'un accord a couru en fin de semaine dernière, une nouvelle réunion aura lieu dès ce lundi entre les clubs de Ligue 1, Vincent Labrune, le patron de la Ligue, et le conciliateur. Jeudi prochain, un conseil d'administration de la LFP est par ailleurs au programme, suivi d'une assemblée générale, annonce "L'Equipe".
Selon le même quotidien sportif, Canal+ se tiendrait désormais en embuscade en cas de retrait définitif de Mediapro. Le groupe de Maxime Saada serait disposé à formuler une offre globale autour de 690 millions d'euros annuels pour la L1, en y incluant des bonus liés à une hausse éventuelle de ses abonnements. La somme fixe serait de l'ordre de 590 millions d'euros. Si on ajoute le lot détenu par Free, soit 42 millions d'euros, le montant fixe serait donc de 632 millions d'euros, soit très loin des 1,168 milliard d'euros par an prévus au départ. Mais alors que la faillite du football français est en jeu, les clubs pourraient être tentés de s'en contenter.