

lls sont la preuve vivante que rien n'est jamais perdu dans "Pékin Express". Après la défaite de Lionel face à Moâde en duel final au Mozambique, le sort du Franc-comtois et de sa fille Éva semblait scellé à l'issue de l'étape 6 de la saison 20 du jeu d'aventure de M6. Mais pour la deuxième fois de la saison, l'enveloppe noire – dont le contenu détermine si l'étape est éliminatoire ou non – leur a souri et permis de poursuivre la compétition ce jeudi 20 février 2025. Pas compétiteurs au départ, Lionel et Éva racontent à Puremédias comment, forts de leurs deux sauvetages inespérés, ils se mettent à rêver à la victoire.
Propos recueillis par Ludovic Galtier Lloret
Puremédias : Revenons tout de suite sur la surprise de cette fin d'épisode : votre deuxième sauvetage. Stéphane Rotenberg vous a appelés "les survivants" après l'ouverture de cette deuxième enveloppe noire non-éliminatoire. Acceptez-vous d'être surnommés ainsi ?
Éva : Oui, c'est ce que nous sommes. Nous étions résignés au moment où nous avons ouvert l'enveloppe. J'avais même oublié qu'il y avait encore une enveloppe noire non-éliminatoire. Quand Stéphane nous a annoncé qu'il n'avait pas souhaité faire partir un binôme pour le 200e épisode, je me suis dit que c'était un cadeau du ciel. Une bonne étoile voulait que l'on aille plus loin.

Toute la question est de savoir ce que signifie aller plus loin : atteindre la finale, gagner "Pékin Express" ?
Lionel : Ah oui, une fois que nous avons appris que nous étions sauvés, nous avons revu notre objectif : aller jusqu'au bout.
"Je n'avais jamais rencontré une personne aussi gentille que Ryad"Lionel
Jusqu'ici, gagner n'était pas forcément votre but, n'est-ce pas ?
Éva : C'est vrai. Entre le moment où l'on a été sélectionnés et le tournage, notre objectif était de ne pas partir les premiers. Le deuxième objectif était la rigolade. Nous étions un peu dans le même état d'esprit que Otis et Enzo, les copains geeks, et William et Christophe, les frères aveyronnais (éliminés respectivement après les 2e et 3e étape en Tanzanie, ndlr). Nous voulions faire rire nos proches. Mais plus nous progressions, plus nous essayions de forcer notre caractère pour être davantage compétiteurs.
Lionel : Nous sommes partis pour jouer, pas pour la gagne. Notre but était de voyager et de voir du pays grâce à "Pékin Express". Nous n'étions jamais sortis de l'Europe.
Vous doutiez de votre compétitivité mais vous avez tout de même remporté une épreuve d'immunité lors de l'étape 3. Vous attendiez-vous à être les plus forts à un moment de l'aventure ?
Éva : Avec ce que mon père a vécu, je savais que nous ne serions pas au top de notre forme. Plongée dans mes études, je n'ai pas eu le temps de me préparer comme certains binômes ont pu le faire. Je ne pensais même pas que nous nous qualifierions pour une épreuve d'immunité. Je pensais que nous serions souvent derniers, que nous serions obligés de choisir des binômes en duel final. Et pour l'instant, il n'y a rien de tout ça. Nous montrons donc quand même que nous pouvons être redoutables.
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Vous avez déjà presque tout connu dans cette saison 20 de "Pékin Express" : deux duels finaux lors des étapes 4 et 6 mais aussi le ou plutôt les passagers mystères. Ryad et Louison, binôme d'inconnus de la saison 18, vous ont accompagnés lors de l'étape 5. Pour la première fois de l'histoire de "Pékin Express", vous avez même dû trouver un abri pour la nuit pour 4 personnes... Qu'avez-vous appris à leur contact ?
Éva : J'ai encore mis un post aujourd'hui (l'interview a eu lieu mercredi 19 février, ndlr) sur mon compte Instagram pour les remercier. Nous n'avons pas eu l'occasion de revoir Louison qui bouge beaucoup mais Ryad est venu visionner l'épisode 5 samedi dernier avec nous en Franche-Comté. Qui aurait cru que Ryad, qui est comme un tonton pour moi aujourd'hui, viendrait chez nous ? Nous nous sommes marrés, ce sont devenus de vrais amis pour nous.
Lionel : Dès l'instant où j'ai compris que Ryad et Louison étaient nos passagers mystères, je n'ai jamais été aussi heureux.
Éva : Quand Ryad est rentré à Marseille, ça a été des pleurs chez lui, chez nous, c'était très compliqué.
Lionel : Pour moi, c'est une première. Quand je l'ai ramené à la gare le lundi matin, je me suis effondré. Je n'avais jamais rencontré une personne aussi gentille que lui.

"Je ne voulais pas parler de mon cancer"Lionel
Vous le sous-endentiez, Éva, le cancer de Lionel a été évoqué dès le premier épisode. Avez-vous hésité à en parler au casting et bien sûr dans l'émission ?
Lionel : Je ne voulais pas en parler parce que je ne voulais pas me mettre en avant avec le cancer, que cela ait un impact sur le jeu. Je me suis fait un peu avoir avec la caméra et le micro que j'ai complètement oubliés...
C'est-à-dire ?
Lionel : Quand nous marchions avec Éva lors de l'épreuve des valises (la première de la saison, ndlr), je ne savais pas que le micro était là et j'ai lâché : 'Moi, j'en chie avec mon cancer'. C'est parti de là et puis j'en ai parlé.
Éva : Il m'a annoncé son cancer quelques jours avant le tournage sur les conseils de ma mère. Il ne voulait pas me faire stresser pendant mes examens. Je me suis demandé s'il fallait que nous maintenions notre participation à "Pékin Express" mais son médecin a tout mis en œuvre pour que nous partions sur le tournage sereinement.

Avez-vous demandé à la production de ne pas conserver au montage le moment où Lionel annonce son cancer ?
Éva : Non, pas du tout ! Je savais qu'il faudrait qu'il le dise au cas où il arriverait quelque chose. Dans l'épisode 1, au moment où il craque, c'est la première fois qu'il en parle.
Comment allez-vous aujourd'hui, Lionel ?
Lionel : Ça va beaucoup mieux après quelques complications. Étant en rémission, j'ai des rendez-vous de contrôle tous les 3 mois pendant 5 ans pour voir comment les choses évoluent.
"Je me plaignais quand je mangeais la même chose deux jours de suite alors que les locaux que nous avons rencontrés, eux, n'ont pas le choix et ne s'en plaignent pas"Éva
Comment avez-vous géré le fait de passer à la télévision ?
Éva : C'est spécial quand même ! On m'a énormément charriée sur mon accent.
Lionel : On n'a pas l'habitude, nous ! Le pire, c'est s'entendre à la radio. À la télé, notre accent passe encore mais à la radio, c'est pire que tout.

"Pékin Express" a-t-elle changé votre regard sur la vie de tous les jours ?
Éva : Je pense que j'ai une vision de la vie différente à présent. Je me plaignais quand je mangeais la même chose deux jours de suite alors que les locaux que nous avons rencontrés, eux, n'ont pas le choix et ne s'en plaignent pas. Au final, la vie n'est pas si dure que cela de leur point de vue. C'est ce que l'un des habitants nous a fait comprendre. Chez eux, la sociabilité est plus simple alors qu'en France, nous sommes de plus en individualistes et repliés sur nous mêmes. J'ai beaucoup réfléchi là-dessus depuis mon retour. Sur un autre aspect, couper mon téléphone avant l'aventure a été dur. Sur le coup, j'ai trouvé ça cool de le récupérer mais dans le même temps, je me suis dit : "Zut, tous les problèmes de la vie reviennent".
Lionel : En Tanzanie et au Mozambique, les gens sont incroyablement accueillants, chaleureux. Nous avons pris une grosse leçon de vie. Nous sommes des stressés de la vie ici en France tandis que là-bas avec rien, ils font tout et sans stress.
"J'appréhendais la gestion de mes émotions mais je me suis beaucoup surprise"Éva
Votre relation père-fille est-elle sortie renforcée de cette expérience ?
Lionel : J'ai été très agréablement surpris par Éva qui est d'habitude toujours en train de s'énerver. Nous ne nous sommes pas pris la tête. "Pékin Express" nous a énormément rapprochés. Cela a été d'autant plus difficile de supporter son départ pour Strasbourg un mois après notre retour de tournage.
Éva : Il fallait que je me prouve que je pouvais être calme, quelqu'un qui sait se contrôler. J'appréhendais la gestion de mes émotions mais je me suis beaucoup surprise. Après le tournage, la vie a repris son cours : j'ai eu mon diplôme d'éducatrice de jeunes enfants, nous sommes allés à "Pékin Express" puis j'ai déménagé à Strasbourg pour m'installer avec mon compagnon. C'était une grosse année. Je l'ai vécue un peu difficilement parce que je savais que le jour où "Pékin Express" passerait à la télévision, je n'aurais pas l'occasion de le voir le jeudi soir avec mes parents.
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"Pékin Express" célèbre ses 20 ans et donc son 200e épisode. Avez-vous été marqués par l'un d'entre eux en tant que téléspectateurs ?
Lionel : Le parcours de Jérôme et Emma en 2024 a été inspirant.
Éva : Je ne savais pas que c'était déjà les 20 ans (rires). Dans ma vidéo de casting, j'étais en pyjama c'est pour vous dire comme nous avons tenté notre chance à la rigolade. Les 10 premières secondes, c'était inaudible. Être dans le 200e épisode, c'est énorme. Peut-être que nous marquerons un peu l'histoire de "Pékin Express".