Un coup d'accélérateur dans le monde encore très opaque des plateformes de services de vidéo à la demande. Si, jusqu'à présent, le géant mondial du secteur Netflix a évolué par petites touches en lançant par exemple fin 2021 un site actualisé chaque semaine pour faire état de ses contenus les plus consommés à travers le monde ; l'omerta demeure sur le détail des audiences de ses séries ou de ses films. Un silence auquel entend mettre fin Médiamétrie dès 2024.
L'institut, qui mesure les audiences de la télévision et de la radio, met en garde les plateformes vidéo par l'intermédiaire de son PDG Yannick Carriou. Dans "Le Figaro", ce dernier prévient : "Il est hors de question de laisser des acteurs s'automesurer quand ils rentrent en compétition avec les chaînes traditionnelles sur le marché publicitaire". Médiamétrie affirme être en mesure, "sous deux ans", de mesurer les audiences de Netflix, Amazon Prime Video, Disney+, etc, "avec autant de précision que celles des télés ". C'est-à-dire au quotidien, "que les plateformes collaborent avec nous ou non !", insiste Yannick Carriou. Un changement qui concernera aussi les services français tels que MyTF1 ou france.tv.
Si le marché français commence enfin à évoluer, les services numériques sont appelés à une plus grande transparence au niveau européen également, comme en témoigne par exemple la récente adoption du Digital Markets Act, qui vise à mieux réguler les marchés numériques. Cette transparence deviendra encore plus cruciale pour les annonceurs avec l'arrivée prochaine sur Netflix d'offres d'abonnement moins coûteuses moyennant le visionnage de publicités.
Outre-Manche, l'équivalent de Médiamétrie mesure déjà les audiences des plateformes. Et selon Yannick Carriou, les premiers enseignements sont étonnants : "La consommation sur les plateformes n'est que de 30 minutes par jour contre 3h30 en télévision. Cela relativise la puissance des géants américains de la vidéo par abonnement".