Le géant américain de la SVOD entre dans le marché publicitaire avec un allié de taille. Mercredi, Microsoft, puissante multinationale informatique, a annoncé dans un communiqué qu'elle prendra en charge la technologie de la vente d'espaces publicitaires sur Netflix. Ce dernier veut proposer prochainement des abonnements moins chers, mais avec la présence d'annonceurs. La date de lancement de ce service n'a pas encore été annoncée.
Ce nouveau virage de la plateforme avait été annoncé en avril dernier après un premier trimestre décevant. Le groupe avait perdu 200.000 abonnés. Pour la première fois depuis dix ans, Netflix a vu son parc d'abonnés baisser. Un coup dur pour le mastodonte de la vidéo en ligne, qui avait pourtant longtemps insisté sur son refus d'incorporer des publicités.
"Il est clair que ça fonctionne pour Hulu", a déclaré Reed Hastings, patron de Netflix, selon des propos rapportés par l'AFP, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes. Et d'expliquer : "Si vous voulez l'option sans publicité, ce sera toujours possible. Si vous préférez payer moins cher et que vous tolérez les pubs, il y aura une offre pour vous aussi".
En signant cet accord avec Microsoft, en quatrième position du marché publicitaire numérique aux Etats-Unis selon l'AFP, Netflix sera en mesure de rivaliser avec les leaders dans ce secteur : Google, Meta et Amazon. "Microsoft a la capacité prouvée de répondre à tous nos besoins publicitaires en construisant avec nous une nouvelle offre d'abonnement avec pub", a indiqué Greg Peters, le directeur des opérations de Netflix, dans un communiqué. Et d'ajouter : "Microsoft va permettre d'innover de façon flexible, aussi bien du côté de la technologie que des techniques de vente et fournit des productions solides pour la confidentialité des abonnés".
L'arrivée prochaine de la publicité sur Netflix sera également un argument de défense pour la fusion entre TF1 et M6. Le groupe de Nicolas de Tavernost a longtemps fait savoir qu'il souhaitait mieux capter et monétiser la publicité digitale et a alerté sur la menace sur ce marché de la plateforme de Reed Hastings. Depuis mars, le dossier sur la fusion est en phase d'examen approfondi par l'Autorité de la concurrence. Entre le 20 et le 31 juillet, le régulateur rendra un pré-rapport, avant de recevoir les deux groupes à la mi-août. Selon "Challenges", le grand oral aura lieu à la rentrée de septembre devant la commission de l'Autorité et le verdict final tombera mi-octobre.