L'information aussi fait grève ? L'appel national à manifester contre la réforme des retraites, ce jeudi 19 janvier 2023, n'épargne pas le milieu des médias. Les TV, radios et la presse sont affectés. Turbulences à prévoir.
"Nous n'avons aucune visibilité sur le nombre de manifestants. Mais il est vrai que dans le secteur des médias nous voyons des journalistes qui ne participent jamais à des mobilisations qui vont manifester ce jeudi. De mémoire récente, je n'avais vu cela", indique à puremedias.com Emmanuel Poupard, le Premier secrétaire général du Syndicat national des journalistes (SNJ).
Les paires d'oreilles devant leur poste de radio vont devoir se contenter de musique ce jeudi. Et pour cause, France Inter, la première radio du pays, est affectée par le mouvement social. "En raison d'un appel à la grève de l'ensemble des organisations syndicales représentatives de Radio France déposé dans le cadre de la journée nationale de mobilisation contre la réforme des retraites nous ne sommes pas en mesure de diffuser l'intégralité de nos programmes habituels", informe la station. A la place, les auditeurs auront le droit à un peu de musique.
Le reste du service public est aussi perturbé. Ainsi, la radio et le site franceinfo: préviennent leurs fidèles que leur fonctionnement en est impacté, sans oublier de s'excuser auprès des utilisateurs. Globalement, il est plutôt difficile d'anticiper comment la journée se déroulera pour les diverses antennes du service public.
Du côté du privé, l'ampleur du mouvement social est tout aussi difficile à mesurer. Un préavis de grève a bien été déposé par les syndicats de NextRadioTV (RMC/BFMTV), pourtant, selon nos informations, la mobilisation n'est pas suffisamment importante pour gêner les antennes. Il en va de même pour le groupe TF1.
Pour la presse, bien que quelques rédactions comme "L'Humanité", "Ouest-France" ou "Midi Libre" tendent à suivre le mouvement, ce n'est pas là que le bât blesse. En effet, "Les Echos", "Le Parisien" ou "Le Figaro" ne sont pas présents aujourd'hui dans les kiosques. En cause : le mouvement de grève dans les imprimeries.
Les quotidiens ont cependant pu se rabattre sur les éditions PDF de leurs journaux. Il en va de même pour "Le Monde" dont l'édition censée être préparée aujourd'hui pour publication demain ne sera pas préparée. Ces médias précisent tout de même que leur couverture sur leurs sites n'est pas modifiée - bien au contraire.
Le mouvement est particulièrement important au sein de pigistes, les journalistes indépendants qui peuvent travailler pour plusieurs médias. "Une mobilisation 'jamais vu' chez les pigistes", indique Emmanuel Poupard. Un engouement qui s'explique par la précarité du statut, ce sont ceux "qui prendront de plein fouet la réforme".