Il y a un an maintenant, NRJ est devenue la première radio de France, en doublant RTL. Depuis, le leadership de la station musicale de Jean-Paul Baudecroux ne se dément pas. Ce matin encore, la station figurait en tête de la vague d'audiences de janvier à mars 2014, distançant même RTL, à nouveau deuxième. Comment s'expliquent les bons scores de la station ? Morgan Serrano, le directeur des programmes de NRJ Group, donne quelques réponses.
Propos recueillis par Benoît Daragon.
Comment expliquez-vous que NRJ caracole en tête des audiences ?
Nous sommes en progresssion constante depuis 4 ans. Cela fait quinze vagues consécutives que l'on enregistre des audiences en hausse sur un an. Il n'y a donc pas de hasard. En nous repositionnant sur la musique, avec un travail très agressif sur la programmation, on a réussi à remettre le format autour des hits dans l'air du temps.
Ce que vous appelez du "travail agressif", c'est du marketing intense ?
Non, c'est un double positionnement. Nous proposons à la fois tous les hits du moment, ce qui est la promesse de NRJ depuis sa création en 1981 ! Mais nous faisons, parallèlement, un gros travail de découverte de nouveaux talents. Depuis l'arrivée d'Internet, je pense que NRJ doit être précurseur en matière de nouveautés dans tous les domaines (pop, rap, rock, électro, etc). Il faut être très réactif pour diffuser des morceaux de nouveaux artistes avant que tout le monde ne les ait déjà entendus cent fois sur YouTube. En ce moment, par exemple, on passe un groupe qui s'appelle StadiumX et que le public ne connait pas encore. Je suis sûr que tout le monde l'écoutera demain. Il ne faut pas attendre que les maisons de disques nous fassent des propositions sinon on sera tout le temps en retard !
Votre station est également portée par Manu Levy le matin et Cauet le soir. Le contrat de ce dernier arrive à échéance à la fin de la saison. Seront-ils sur votre antenne la saison prochaine ?
En ne changeant rien on progresse alors on ne va surtout rien changer (rires) ! Manu Levy est un fou de radio et un de mes meilleurs amis. En s'éclatant chaque matin, il vient de réaliser les troisièmes meilleurs scores le matin depuis la création de NRJ. Il n'a aucune raison de partir. Quant à Cauet, la question se pose à chaque fois que son contrat arrive à échéance... C'est le jeu ! Mais je ne vois pas pourquoi il irait ailleurs. C'est lui aussi un passionné de radio, il sait qu'ici tout le monde partage cette passion.
Plus largement, l'ensemble des musicales se portent très bien, quand les généralistes calent.
Peut-être qu'en ces temps difficiles, les Français préfèrent se vider la tête en écoutant de la musique qu'en écoutant des journaux avec des infos...
Votre station peut encore progresser ?
En quatre ans, on est passé de 9,8 à 12,5 points. Donc oui, ça peut encore monter. J'aimerais bien aller jusqu'à 13 points. Le format du hit a de l'avenir. Car comme nous diffusons exclusivement de la musique, notre couleur musicale évolue en même temps que les goûts des Français. Ce modèle marchera toujours mieux qu'une station qui se cantonne à un seul style de musique et dont le succès est lié au succès et est à la merci des modes.