Expression directe. "Télématin" a délocalisé, ce jeudi 7 décembre 2023, sa matinale sur la célèbre place Stanislas de la capitale de la région Lorraine. Dix minutes après avoir pris l'antenne en direct, le cours normal de l'émission, pilotée depuis ce début de saison par Marie Portolano et Thomas Sotto, a été perturbée par le grabuge ambiant. Aux alentours de 6h41, Thomas Sotto a donc interrompu la chronique de la présentatrice météo, Valérie Maurice, pour se diriger vers le public.
"Alors, on est en direct ! On va aller voir ce qui se passe parce qu'il y a un peu de bazar", a décrit le journaliste. "Bonjour Messieurs, dames ! Qu'est-ce qui se passe en vingt secondes ? Comme cela, on peut continuer notre émission ?". Avant de tendre le micro à un porte-parole d'un groupe de manifestants munis de drapeaux et de banderoles. Tous sont employés de la ville de Nancy, dirigée par le maire socialiste Mathieu Klein, et luttent "depuis plus de deux mois" pour une augmentation de salaires.
"On demande 70 euros brut (ainsi qu'une prime pouvoir d'achat de 800 euros, selon France Bleu). Ça fait deux mois que l'on est en négociations, cela fait deux mois qu'il ne nous entend pas et qu'il nous promène avec un caractère carrément autoritaire", a-t-il expliqué à Thomas Sotto, qui a résumé l'objectif de la mobilisation en cours : "Et donc, on est d'accord que si vous n'êtes pas entendus, il n'y aura pas de Saint-Nicolas ici. C'est ça l'idée ?". Ce que le manifestant a confirmé.
"On n'a pas été augmenté par notre employeur depuis plus de 20 ans. Ce n'est pas la mort que l'on demande. On a des agents qui n'arrivent plus à manger, qui (ont recours) à l'aide alimentaire auprès du comité d'action sociale", a-t-il conclu, stoppé dans son élan par Thomas Sotto, davantage préoccupé de "savoir s'il va faire chaud ou froid". "On aimerait bien avoir à manger surtout", peut-on entendre encore au loin. puremedias.com vous propose de visionner la séquence. "Nous demandons simplement 70 euros bruts d'augmentation par agent, et on nous propose 45 euros ou des tickets-restaurants. Et encore, lors des premières négociations, le maire voulait nous donner 15 euros nets par agent !", a déploré, auprès du "Parisien", présent sur les lieux, Cécile Bieli, pour la CGT Nancy, en intersyndicale avec la FAFPT (Fédération autonome de la fonction publique territoriale).
Les manifestants ont continué de se faire entendre dans la suite de l'émission. Invitée des "4 vérités", l'interview politique menée par Thomas Sotto, Nadine Morano, l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, a affronté, à peine installée, les sifflets de plusieurs dizaines de spectateurs de l'émission. Thomas Sotto a tenté de s'interposer : "Non, non, non, non ! S'il vous plaît !", a-t-il répété. "S'il vous plaît, on vous a donné la parole", a-t-il encore martelé.
"Je vois qu'il y a une manifestation CGT", a constaté Nadine Morano, sourire aux lèvres. "Soyez sympas, on vous a donné la parole, on écoute tout le monde et chacun a la parole à son tour. Je vous demande donc de bien vouloir respecter l'émission et les invités", a demandé le journaliste.
"Surtout qu'ils sont venus voir le maire de Nancy, je pense, c'est dans la séquence d'après", a annoncé l'eurodéputée. Mais, selon nos constations, Mathieu Klein, qui a proposé un protocole d'accord – rejeté par les syndicats – pour améliorer la rémunération des agents en 2024 – n'est jamais apparu sur le plateau de la matinale de France 2. Thomas Sotto l'a simplement remercié en fin d'émission d'avoir accueilli "Télématin" dans sa ville.