Après les couacs gouvernementaux sur le retour de la publicité après 20 heures sur le service public, Patrick Bloche, le président de la Commission des Affaires culturelles de l'Assemblée Nationale, a son idée quant au nouveau moyen de remplir les caisses de France Télévisions : soumettre à la redevance les résidences secondaires.
"Nous n'échapperons pas à une réflexion de fond sur la redevance", a déclaré ce midi Patrick Bloche, député socialiste de Paris dans une interview à L'Express. Alors que la Cour de justice de l'Union européenne s'apprête à censurer la taxe sur les opérateurs télécoms, censée compenser l'arrêt de la pub sur France Télévisions, la majorité est à la recherche de plusieurs centaines de millions d'euros pour assurer le financement de France Télévisions.
Malgré l'urgence d'un groupe qui a "plongé dans le rouge", Patrick Bloche s'oppose à l'idée d'un retour de la publicité, préconisé la semaine dernière par Jérôme Cahuzac , le ministre du budget. "Ne rêvons pas : il ne suffit pas de claquer dans les doigts et de décréter le retour (de la publicité, ndlr) pour qu'elle vienne sur les chaînes", explique-t-il. Le président de la Commission des Affaires culturelles estime que les nouveaux financements sont à chercher du côté de la redevance : "S'il n'est pas question de l'augmenter, ni de l'étendre à tous les terminaux susceptibles de recevoir la télévision, il ne serait pas absurde de ressortir l'idée, abandonnée en 2004, d'une redevance, ou d'une demie redevance appliquée aux résidences secondaires." Dans une interview au quotidien Le Monde, le patron de France Télévisions s'est même dit favorable à une "légère augmentation" de la redevance principale.
Autre réforme à venir dans l'audiovisuel : celle du mode de nomination des patrons de l'audiovisuel public. Pour Patrick Bloche, les choses sont claires : dès la loi promulguée, Rémy Pflimlin et Jean-Luc Hees devront "interrompre leurs mandats et les remettre en lice devant le CSA". "Il faut redonner une vraie légitimité, pleine et entière, aux responsables de l'audiovisuel public. Je n'ai rien contre Rémy Pflimlin(...) mais il m'apparait tout à fait claire qu'il devra retourner devant un CSA, rénové et réformé, s'il veut poursuivre sa tache", lâche-t-il à la fin de l'entretien.