Le premier qui l'a dit : Une virée italienne sur fond de vaudeville
Publié le 26 juillet 2010 à 16:30
Par puremedias
Parfois trop molle et trop cliché, "Le premier qui l'a dit", comédie italienne sur le coming-out, ravira les amateurs du genre en mal de contre-programmation cinématographique.
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Rares sont les films italiens qui arrivent sur les écrans français. On ne peut donc que se réjouir de voir débarquer chez nous cette comédie piquante, rafraîchissante et émouvante en ces temps de déferlement de blockbusters internationaux tous azimuts. Pourtant, si ce vaudeville coloré semblait parfait sur le papier, son rythme inégal et son apanage de clichés en cascade rend la copie un peu décevante au final.



Porté par le très séduisant Riccardo Scamarcio (déjà repéré dans Romanzo Criminale et Eden à l'Ouest), Le premier qui l'a dit propose une immersion chez les Cantone, famille de Lecce en Italie, où le fils cadet, Tommaso, décide d'avouer son homosexualité au beau milieu d'un repas de famille, porté par sa crainte d'avoir à reprendre un jour l'usine de pâtes familiale, l'éloignant un peu plus de son rêve de devenir écrivain.

Mais son plan prend une tournure dramatique quand son frère ainé, Antonio, lui coupe l'herbe sous le pied et annonce à toute la famille qu'il est (lui aussi) attiré par les hommes. Obligé de réviser ses plans au vu de la réaction du père face à l'homosexualité d'Antonio, Tommaso se voit confier les responsabilités jadis destinées à son frère et se retrouve immergé au beau milieu d'une vie qu'il espérait fuir.



Si la mécanique humoristique et le comique de situation fonctionne à plein tube, avec des scènes de farce familiale particulièrement efficace, on regrettera ici que tout tourne autour d'un certain nombre de clichés de la famille italienne et de ses ressorts comiques inhérents.

Les grandes scènes de famille sont hilarantes, de la grand-mère au passé sulfureux particulièrement tolérante au patriarche macho et homophobe, mais certains choix sont plus contestables et donnent lieu à des scènes assez pathétiques, l'arrivée des grandes folles de Rome et les hallucinations "homosexualisées" du père en tête.



Regrettant une réalisation plate, sans grand intérêt voire maladroite (cf. les flashback du passé), on appréciera néanmoins le courage du réalisateur Ferzan Ozpetek d'avoir porté à l'écran cette fresque de l'Italie du sud contemporaine, l'une des régions d'Europe Occidentale où l'homosexualité est sans doute la plus dure à vivre (d'autant plus dans les campagnes), et où le poids de la famille traditionaliste et religieuse reste prédominant. D'avoir fait du héros un homosexuel loin des clichés du "genre" est également plus qu'appréciable...

En clair, un film frais, estival et courageux, parfait pour les anti-blockbusters, mais qui ne restera pour autant pas dans les annales.

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