Une première ! Pour la première fois, dans cette campagne présidentielle, un sondage de l'institut Harris pour "Challenges" place Éric Zemmour au second tour de la prochaine présidentielle. Crédité de 17% des intentions de vote, le polémiste qui n'est officiellement pas encore candidat devancerait désormais Marine Le Pen (15%), candidate du Rassemblement national, et Xavier Bertrand (13 %), si le président de la région Hauts-de-France était adoubé par les militants des Républicains lors du congrès du 4 décembre. Emmanuel Macron est quant à lui en tête à 24%.
Les chaînes d'information en continu ont organisé, toute la matinée de ce mercredi, des plateaux pour commenter la parution de ce sondage. Sur BFMTV, Julien Odoul, porte-parole du RN, dont la candidate serait donc pour la première fois exclue de l'affiche du second tour, a quelque peu atténué l'effet de ce sondage au micro de Bruce Toussaint.
"Si les sondeurs avaient raison, Thierry Mariani serait président de la région Paca, je serais peut-être président de la région Bourgogne-Franche-Comté. Les sondeurs se sont énormément trompés", a-t-il affirmé. Les sondages seraient même "biaisés", poursuit-il, particulièrement ceux réalisés par Harris. "Ce sont des personnes interrogées extrêmement minoritaires, qui sont principalement des personnes âgées et des CSP+, des personnes qui sont certaines d'aller voter à 10/10".
"Biaisés par qui ? C'est encore le système ?", a ironisé Bruce Toussaint. Pour démentir son invité, le journaliste a répliqué en remémorant à Julien Odoul les sondages d'octobre 2006 et d'octobre 2011, qui révélaient l'affiche du futur second tour (Nicolas Sarkozy, et Ségolène Royal en 2007 et François Hollande et Nicolas Sarkozy en 2012). "Trouvez un meilleur argument que les sondages", a-t-il poursuivi à l'attention de son invité. "Encore une fois, et je le dis que pour que ce soit très clair, le sondage est un instantané qui donne un état de l'opinion aujourd'hui, ça ne dit pas ce qui va se passer" le 24 avril, jour du second tour de la présidentielle 2022.
Deux heures plus tard, Bruce Toussaint est revenu sur cet épisode : "Des sondages d'octobre ont donné très souvent les résultats du second tour. En 2011, Sarkozy et Hollande..." "C'est l'exception", l'a repris Philippe Corbé, le chef du service politique de BFMTV. En 2006, (les sondages disaient que) Ségolène Royal est présidente, en 2016, Alain Juppé est président".
"Je vous parle des finalistes", a corrigé alors Bruce Toussaint, une nouvelle fois interrompu par Philippe Corbé : "Pas en 2016, en (octobre) 2016, c'était Juppé au second tour, je ne suis pas sûr qu'il y ait un sondage qui ait donné Macron-Le Pen en 2016". "À vérifier", a conclu Bruce Toussaint. Effectivement, en fin d'année 2016 selon un sondage de l'Ifop , François Fillon et Marine Le Pen étaient en tête des intentions de vote. Emmanuel Macron, qui a officiellement annoncé sa candidature à la présidentielle le 16 novembre 2016, était classé en troisième position.
"Ce que je veux dire", a terminé Bruce Toussaint pour clarifier sa position : "C'est un travail sérieux les sondages. Cette petite musique qui consiste à dire que les sondages disent n'importe quoi, non arrêtons aussi ! Ne tombons pas dans l'excès inverse". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.