Quand "La Quotidienne " se transforme en télé-achat. Dans une décision prise en Assemblée plénière le 15 septembre et publiée hier, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a mis en garde France Télévisions après une publicité clandestine dans son ancienne émission "La Quotidienne", qui a été arrêtée en inédit à la rentrée dernière sur France 5. Le programme est toujours diffusé à la mi-journée sous la forme d'un best-of.
Le 6 mai dernier, dans l'émission alors présentée par Thomas Isle et Maya Lauqué, Jean-Sébastien Petitdemange a consacré sa chronique "Made in France" à une marque française de planchas, ENO. "Je vais vous faire découvrir une belle histoire. C'est une société fondée en 1909 par un certain Arthur Eno. Il s'agissait d'une fonderie de cuisinières", a débuté le chroniqueur. Et de poursuivre : "ENO est leader mondial dans la fabrication de cuisinières pour les bateaux de plaisance. Il est très pointu dans ses méthodes de travail. Aujourd'hui, la marque fait référence en matière de planchas haut de gamme dans le monde entier (...) Le succès des planchas ENO ne doit rien au hasard. Tout est axé depuis plus de 100 ans sur le fait d'être innovant et fiable. Tout est garanti à vie !".
Après un reportage de 5 minutes vantant les qualités de la plancha ENO dans "La Quotidienne", Jean-Sébastien Petitdemange et Thomas Isle sont réapparus à l'antenne, avec divers modèles de la marque. "Ca a l'air tellement solide ! C'est de la qualité !", a lâché l'animateur. "Le maître-mot chez ENO, c'est le zéro défaut ! Absolu !", a enchaîné le chroniqueur, présentant chaque qualité de la plancha et ses versions électriques et à gaz.
"Ca, c'est du très haut de gamme ! Ca vaut 1.300 euros ! Celle-là, elle vaut 670 euros. Mais l'entrée de gamme chez ENO, en électrique, c'est 480. En plancha à gaz, c'est 350 euros. Chez ENO, c'est garanti à vie ! Ce qu'il faut savoir, c'est qu'en grande distribution, on trouve les premières planchas autour de 130 ou 150 euros", a comparé Jean-Sébastien Petitdemange. "Mais elles ne peuvent tenir qu'un été, quoi !", a rebondi Thomas Isle. "Oui ! Puis, vous prenez une plancha de grande distribution. Vous prenez une raclette. Vous raclez. Il n'y a plus rien ! Tout est rayé. Tout est fini. Vous ne l'utilisez plus !", a repris le chroniqueur. puremedias.com vous propose de visionner la séquence en cliquant ici.
Alerté par les téléspectateurs, le Conseil supérieur de l'audiovisuel s'est ainsi penché sur cette séquence de France 5. "En l'espèce, le CSA a relevé que la chronique en cause était exclusivement consacrée aux produits d'une marque, dont le nom et le logo ont été cités et visualisés à plusieurs reprises. En outre, ces produits ont été exposés sur le plateau de l'émission et ont fait l'objet d'une présentation détaillée et complaisante", a estimé le gendarme de l'audiovisuel. Et d'estimer que "la diffusion de cette séquence contrevenait à l'interdiction de la publicité clandestine". Ainsi, le CSA a mis en garde France Télévisions "contre le renouvellement de tels faits en lui demandant de faire preuve de la plus grande vigilance quant au respect de la réglementation publicitaire".