En 2002, après une longue traversée du désert, Nicolas Sarkozy revient sous les projecteurs. Pendant presque toute la durée du deuxième mandat de Jacques Chirac, il est l'un des ministres les plus médiatiques, à l'Intérieur surtout qu'il a dirigé pendant presque 4 ans, mais aussi à l'Economie où il fit un bref passage en 2004. Avec sa femme Cécilia, il met habilement en scène une image d'homme d'état énergique, en multipliant les déplacements accompagnés d'une horde de journalistes et en se rendant très régulièrement dans les émissions de télévision.
A l'époque, l'agitation de ce ministre qui prépare ostensiblement la présidentielle de 2007 agace plusieurs de ses collègues. Dans son livre, "Une femme au coeur du pouvoir d'Etat", qui vient de paraître, Michèle Alliot-Marie accuse son ancien collègue du gouvernement d'avoir un peu exagéré l'ampleur de son attrait médiatique en ayant recours à des stratagèmes. L'ancienne ministre de la défense révèle en effet que Nicolas Sarkozy convoquait des caméras bidons pour accentuer l'effet de meute de journalistes à ses trousses, lors de ses déplacements officiels.
"Avant son élection en 2007, je voyais toujours Nicolas Sarkozy arriver entouré d'une nuée de caméras. Certaines portaient les sigles de TF1, France 2, etc., mais d'autres étaient sans marque, écrit Michèle Alliot-Marie. Ces caméras, placées par le cabinet même de Nicolas Sarkozy, étaient destinées à véhiculer une image de futur président qui monopolise l'intérêt des médias", poursuit celle qui a succédé à Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur en 2007.
Ce n'est pas la première fois que le service de communication de l'ancien président de la République est accusé de "manipulation". On se souvient que tout au long de son mandat, Nicolas Sarkozy a souvent été soupçonné d'avoir recours à des figurants lors de ses déplacements en Province. L'idée était alors d'avoir de nombreux anonymes autour du Président de la République afin d'exagérer l'importance de ces discours pour les caméras de télévision.