La grève illimitée continue à Radio France. Ce matin, les matinales des stations du groupe ont été une nouvelle fois perturbées par ce mouvement qui a débuté jeudi. Les syndicats sont très inquiets des conséquences du plan d'économies de 50 millions d'euros préparé actuellement par la direction du groupe.
Comme il l'a déjà fait vendredi devant les salariés, Mathieu Gallet a tenté de donner quelques indications sur l'ampleur du plan, toujours en discussion avec l'Etat. "S'il m'est difficile de donner des informations précises sur l'état de ces discussions, dans l'attente de la stabilisation du budget global pour les prochaines années, je sais combien cette attente est longue et source d'inquiétude. Mais je tiens à vous assurer de ma mobilisation pour défendre nos missions de service public, pour privilégier des mesures d'accompagnement aux départs volontaires et éviter tout départ contraint", a écrit le dirigeant dans une lettre envoyée ce matin à ses salariés.
Dans ce courier comme dans une interview au Monde, Mathieu Gallet annonce un moratoire sur la rénovation de la Maison de la radio. "J'ai également entendu l'exaspération et l'inquiétude que suscitent le projet de réhabilitation et ses conséquences sur le travail quotidien des équipes et sur l'équilibre financier de l'entreprise. Aussi, j'ai décidé de proposer un moratoire sur la rénovation des studios moyens et de désigner dans les prochains jours une personnalité extérieure afin de procéder à une expertise approfondie sur l'état actuel du programme de réhabilitation et les modalités de son achèvement dans les meilleures conditions possibles pour les collaborateurs et dans les délais les plus brefs", écrit-il.
Enfin, il "s'excuse" pour les travaux de son bureau, dont le coût élevé a scandalisé les salariés et provoqué de nombreuses réactions. "Dans le contexte financier qui est le nôtre, j'aurais dû reporter cette opération de restauration. C'est ma responsabilité, et je tiens à m'en excuser auprès de vous tous", écrit-il dans ce courrier donc puremedias.com a eu copie.
Bonjour à toutes et à tous,
L'article paru dans le Canard Enchaîné mercredi dernier sur la restauration du bureau de la présidence de Radio France a suscité une vive émotion. Je le sais, et je le comprends.
Comme j'ai eu l'occasion de le préciser dès mercredi, ces travaux avaient été prévus avant mon arrivée, dans la cadre du chantier de réhabilitation de la Maison de la radio. Leur coût très élevé s'explique à hauteur de 70 000 euros par la restauration des boiseries, qui constituent un élément patrimonial et ont nécessité l'intervention d'artisans spécialisés au terme d'un avis de l'Architecte en chef des Monuments Historiques. La Maison de la radio a en effet été construite en faisant appel aux plus grands artistes et designers de l'époque. Il est de notre devoir d'assurer la préservation de ces oeuvres de patrimoine. Les travaux de peinture et le remplacement de la moquette sont quant à eux apparus nécessaires après les dégradations de la dépose du décor. J'ai pour ma part fait le choix d'installer une table de réunion et des sièges pour que ce bureau offre un espace d'accueil et de réunion supplémentaire.
Pour autant, dans le contexte financier qui est le nôtre, j'aurais dû reporter cette opération de restauration. C'est ma responsabilité, et je tiens à m'en excuser auprès de vous tous.
La publication de cet article a également suscité de nombreuses questions auxquelles je me suis efforcé de répondre point par point auprès de vous, par un Texto mercredi, lors de mon intervention devant l'assemblée générale vendredi matin, et auprès des journalistes. Néanmoins, des informations fausses et des rumeurs continuent à prospérer et à nourrir ce qui ressemble à une campagne de déstabilisation. Je continuerai à y répondre avec détermination, pour défendre mon intégrité et l'image de Radio France. 20 minutes et Libération ont d'ores et déjà opéré un rectificatif au sujet de ma supposée voiture personnelle et de mon changement de véhicule de service. J'ai également répondu au journal Le Monde qui va publier une interview à paraître cet après-midi. Je communiquerai par ailleurs à l'Inspection générale des finances l'ensemble des informations nécessaires pour réaliser sa mission.
Ce climat ne doit pas pour autant nous détourner des enjeux de transformation essentiels qui sont les nôtres aujourd'hui, pour la pérennité de l'entreprise, de ses savoir-faire et de ses métiers. Tel est l'objectif que je m'emploie à mettre en oeuvre avec l'Etat, notre actionnaire, dans le cadre des discussions actuellement en cours sur le Contrat d'objectifs et de moyens (COM) pour 2015-2019.
S'il m'est difficile de donner des informations précises sur l'état de ces discussions, dans l'attente de la stabilisation du budget global pour les prochaines années, je sais combien cette attente est longue et source d'inquiétude. Mais je tiens à vous assurer de ma mobilisation pour défendre nos missions de service public, pour privilégier des mesures d'accompagnement aux départs volontaires et éviter tout départ contraint.
J'ai également entendu l'exaspération et l'inquiétude que suscitent le projet de réhabilitation et ses conséquences sur le travail quotidien des équipes et sur l'équilibre financier de l'entreprise. Aussi, j'ai décidé de proposer un moratoire sur la rénovation des studios moyens et de désigner dans les prochains jours une personnalité extérieure afin de procéder à une expertise approfondie sur l'état actuel du programme de réhabilitation et les modalités de son achèvement dans les meilleures conditions possibles pour les collaborateurs et dans les délais les plus brefs.
Je sais que personne ne souhaite engager l'entreprise dans un conflit dommageable pour l'entreprise et pour la relation de confiance qui nous lie à nos auditeurs et à nos publics alors que nos audiences rencontrent des résultats très encourageants. Aussi, j'ai travaillé avec l'équipe de direction sur de nouvelles propositions à destination de vos élus. J'espère que ces discussions pourront aboutir afin de rétablir le dialogue social et être à nouveau en mesure d'assurer pleinement nos missions.
Très cordialement à vous,
Mathieu Gallet