Mardi, les groupes Orange et Bouygues Telecom ont officiellement confirmé qu'ils discutaient en vue d'un rapprochement, confirmant ainsi, en partie, les informations publiées dans la presse depuis le mois de décembre. Les deux groupes ont reconnu avoir signé à ce sujet un "accord de confidentialité".
Invité le jour-même de "RTL Soir", Stéphane Richard, le PDG d'Orange, a indiqué que cet accord ne garantissait pas "l'issue de ces discussions préliminaires". "Il n'y a pas de schéma prédéfini, on ne sait pas encore dans le détail ce que l'on va proposer. Je ne sais pas d'ailleurs si ces discussions aboutiront. Ce n'est pas simple. Si on fait cette opération c'est parce que l'on pense qu'elle peut être dans l'intérêt du consommateur, du pays", a-t-il expliqué au micro de Marc-Olivier Fogiel, en promettant de se décider dans deux mois maximum.
"Ce qui s'est passé avec l'arrivée du quatrième opérateur en France est irréversible. Il y a eu effectivement une très forte baisse des prix qui fait que l'on a en France des prix parmi les plus bas du monde. La France est dans une situation privilégiée, et ça, c'est un acquis qui est définitif donc je le dis très clairement : en aucune manière si rapprochement il devait y avoir entre Orange et Bouygues Telecom ça ne se traduirait par une augmentation des prix, la question n'est pas là. Le moteur fondamental de ce rapprochement c'est d'optimiser nos investissements et d'aller plus vite pour apporter la meilleure connectivité possible à tous les français où qu'ils se trouvent", a ajouté Stéphane Richard, promettant que tout rapprochement serait "socialement irréprochable".
Par ailleurs, Stéphane Richard a assuré que l'entrée d'Orange dans le capital de TF1, autre filiale du groupe Bouygues, "n'était pas à l'ordre du jour". "Pour l'instant on discute télécom, c'est déjà assez compliqué comme ça", a-t-il précisé. "Il est vrai, par ailleurs, que dans le monde des télécoms la question des rapprochements éventuels entre les grands acteurs du contenu et notamment de l'image et des télécoms se pose à nouveau. Moi je pense qu'il faut laisser la porte ouverte mais je confirme très clairement que pour l'instant ce n'est pas le sujet", a-t-il ajouté, estimant que la volonté de l'Etat d'entrer au capital de TF1 via Orange avant la présidentielle de 2017 reflétait "des spéculations totalement gratuites".
"L'Etat est bien entendu vigilant parce que c'est le premier actionnaire d'Orange. Il n'y a absolument aucune espèce d'arrière-pensée de ce côté-là. Et puis nous ne regardons que l'intérêt industriel et l'intérêt stratégique d'Orange, de ses actionnaires et de ses clients." Ce matin, Le Canard Enchaîné confirme que Martin Bouygues et Stéphane Richard ont "bel et bien discuté de TF1". Selon l'hebdomadaire, Orange pourrait prendre 10% du capital de la Une, ce qu'il qualifie de "semi-nationalisation" de la première chaîne privatisée en 1987.