La France ne comptera-t-elle bientôt que trois opérateurs ? Orange et Bouygues Telecom confirment dans deux communiqués des discussions en vue d'un rapprochement. "Intéressé par tout schéma qui lui permettrait de conforter son ancrage durable dans les télécoms, Bouygues annonce que des discussions préliminaires ont été engagées avec Orange pour explorer toute éventuelle opportunité. À cet effet, un accord de confidentialité a été signé ce jour par Bouygues et Orange", annonce le groupe Bouygues dans un communiqué. Même si "aucune décision n'a été prise à ce jour" et si "rien ne garantit l'issue de ces discussions préliminaires", ces communiqués confirment une partie des informations publiées par l'agence Bloomberg début décembre.
Cette opération, si elle aboutissait, conduirait au retour à trois opérateurs de téléphonie en France, alors qu'il y a quelques mois le groupe Bouygues a refusé de vendre sa filiale télécom à Patrick Drahi pour 10 milliards d'euros. De nombreux obstacles restent à lever pour respecter les règles de la concurrence. Bouygues Telecom pourrait ainsi être tenu de revendre une partie de son réseau et de ses boutiques à un concurrent, comme Free mobile. Fin décembre, Le Canard Enchaîné indiquait qu'Orange étudiait aussi "la possibilité de prendre une participation dans TF1". Un point qui n'est pas abordé dans les communiqués publiés par Orange et Bouygues Telecom. Toujours selon le palmipède, François Hollande serait très impliqué dans ces discussions puisque l'Etat détient 23% du capital d'Orange. A l'issue de ce rapprochement, Martin Bouygues pourrait détenir "entre 10 et 12%" d'Orange, tandis qu'Orange aurait 10% de TF1. Une part significative que Le Canard qualifiait de "semi-nationalisation" de la première chaîne privatisée en 1987.
Le 18 décembre, au lendemain de la décision du CSA sur LCI, Nonce Paolini avait vivement réagi à l'évocation de ces grandes manoeuvres. "C'est des conneries", avait évacué le futur ex-patron de la Une. "Que voulez vous que TF1 aille faire là-dedans ?", avait-il ajouté, avant de se moquer des fusions entre fournisseurs d'accès et diffuseurs de contenus. "Notre intérêt c'est que nos contenus soient diffusés le plus largement possible ! Si on avait réservé nos contenus à Bouygues Telecom, on ne serait pas allés loin étant donné la base d'abonnés de Bouygues Telecom...", avait-il conclu.