Menaces de représailles. Ce mercredi, le tribunal de l'Union européenne a rejeté la demande de RT France d'annuler la suspension de sa diffusion. Cette décision avait été prise dans le cadre de sanctions de l'UE contre la Russie, après son invasion en Ukraine. Quelques minutes après cette annonce, selon l'AFP, la Russie a réagi par la voix de son porte-parole, Dmitri Peskov, et annoncé que Moscou allait entraver le "travail des médias occidentaux".
Dans sa décision, la justice européenne explique que cette "interdiction temporaire" ne remettait "pas en cause" la liberté d'expression "en tant que telle", réfutant les arguments de RT France. "Les limitations à la liberté d'expression de RT France (...) sont proportionnées, en ce qu'elles sont appropriées et nécessaires aux buts recherchés", c'est-à-dire stopper la "propagande" en faveur de "l'agression militaire de l'Ukraine par la Fédération de Russie lors d'émissions diffusées à la télévision et sur internet par un média entièrement financé par l'Etat russe", a ajouté le tribunal de l'Union européenne.
De son côté, dans un communiqué, RT France a annoncé que la chaîne d'information faisait appel de la décision, devant "la cour de justice de l'Union européenne afin de faire reconnaître ses droits". "RT France conteste fermement les termes de la décision du tribunal, qui méconnaissent la liberté d'expression dont doit disposer, en toutes circonstances, tout média d'information, sous le contrôle de son régulateur national, tel que l'Arcom", a indiqué Emmanuel Piwnica, avocat de la chaîne russe francophone.
La réaction de Moscou ne s'est donc pas fait attendre. "Nous allons prendre des mesures de pression similaires visant les médias occidentaux qui travaillent chez nous dans le pays. Nous n'allons pas non plus les laisser travailler dans notre pays", a déclaré le porte-parole du Kremlin. Et d'ajouter que les médias européens ne doivent s'attendre à "aucune approche souple" de la part de la Russie. "C'est une attaque contre la liberté d'expression et la liberté de la presse dans les pays européens, y compris en France", a-t-il conclu.