RT France contre-attaque. Depuis tout juste une semaine, l'Union européenne (UE) a coupé "temporairement" le signal des médias russes Sputnik et Russia Today à la télévision et sur internet en représailles à la décision du Kremlin, financeur de ces deux médias, d'envahir l'Ukraine. Seule "une petite équipe continue à couvrir l'actualité pour notre site web qu'il est encore possible de consulter hors de l'UE", précisait, samedi dernier dans "L'opinion", la présidente de RT France, Xenia Fedorova. La plupart des comptes sur les réseaux sociaux de ces médias ont aussi été rendus inactifs en Europe.
Dans cette même interview, celle qui occupe aussi le poste de directrice de l'information de la chaîne accusée d'être un instrument de "désinformation" de Moscou, indiquait aussi que ses avocats "travaillaient sur tous les recours pertinents". Ce travail a abouti, hier, à l'introduction par la filiale française de RT d'un recours devant la justice européenne. De cette façon, la chaîne cherche à faire annuler l'interdiction de diffusion imposée par l'UE dans le cadre des sanctions contre la Russie, a annoncé, ce mercredi, la Cour de justice de l'UE (CJUE).
RT France demande l'examen en urgence de l'affaire (en référé), ce qui pourrait prendre quelques semaines si cette requête est jugée recevable, a précisé la CJUE. Le fond de l'affaire devrait, lui, prendre plusieurs mois. Toujours dans les colonnes de "L'opinion", Xenia Fédorova, se montrait toutefois peu optimiste quant à un rétablissement du signal de RT France, présentant même la liquidation de la société comme une vraisemblable "option".
RT France compte 176 salariés, dont plus de 100 journalistes, avait indiqué dimanche 6 mars sur Twitter la présidente de la chaîne. Financée par la Russie, la version en français de la chaîne russe d'info en continu RT, déclinaison de RT (ex-Russia Today), avait été lancée le 18 décembre 2017. Depuis la suspension de RT en Allemagne fin 2021, la France était le seul État membre de l'UE à héberger encore une filiale de RT sur son sol.