Le journal sportif n'était pas au courant. Dans un communiqué ce mercredi, le tennisman Novak Djokovic a reconnu avoir réalisé une interview avec le quotidien "L'Equipe", tout en sachant qu'il était positif au Covid-19, le 18 décembre dernier. Depuis le 4 janvier, le joueur de tennis est dans la tourmente au sujet de sa venue en Australie pour un tournoi. N'étant pas vacciné, l'athlète avait eu une dérogation médicale pour se rendre à l'Open d'Australie. Finalement, le 5 janvier, les autorités ont estimé qu'il n'était pas en règle, lui ont retiré son visa et l'ont placé en détention. De son côté, il a fait appel de la décision et a été libéré le 10 janvier.
Ainsi, très tôt ce matin, le sportif serbe a publié sur ses réseaux sociaux un communiqué expliquant qu'il avait demandé une dérogation médicale car il avait contracté le virus en décembre, tout en révélant avoir accordé un entretien à un journaliste lors de sa période de contagiosité. "J'ai fait de gros efforts pour assurer la sécurité de tous et mon respect des obligations de tests", a-t-il commencé, précisant avoir fait un test antigénique le 16 décembre 2021, qui était négatif. "J'ai assisté à un match de basket à Belgrade le 14 décembre, après quoi il a été signalé qu'un certain nombre de personnes avaient été testées positives au Covid-19 (...) Par prudence, j'ai également passé un test PCR", a-t-il ajouté.
Le lendemain, le 17 décembre, il a ensuite assisté à un événement de tennis à Belgrade, pour remettre des prix à des enfants. Il a alors effectué, selon lui, un nouveau test antigénique, avant de se rendre au rassemblement, qui s'est avéré de nouveau négatif. "J'étais asymptomatique et je me sentais bien. Finalement, je n'ai reçu la notification d'un résultat positif au test PCR qu'après cet événement", a expliqué Novak Djokovic.
Se sachant positif au coronavirus, le joueur de tennis a maintenu le lendemain, le 18 décembre, une interview avec le journal "L'Equipe", ainsi qu'une séance photo. "J'ai annulé tous les autres événements", a-t-il assuré. Et de poursuivre : "Je me suis senti obligé d'aller de l'avant et d'accorder l'interview à 'L'Equipe' car je ne voulais pas laisser tomber le journaliste. Je me suis assuré de prendre mes distances sociales et porter un masque, sauf lors de la prise de photo". "Bien que je sois rentré chez moi après l'entretien pour m'isoler pendant la période requise, après réflexion, il s'agissait d'une erreur de jugement et j'accepte que j'aurais dû reporter cet engagement", a reconnu le numéro 1 mondial au classement ATP.
Trois semaines plus tard, le journaliste en question, Franck Ramella, raconte dans les colonnes du quotidien sportif les circonstances de l'interview : "Pendant 33 minutes, foi du timer de l'enregistreur, Djokovic a répondu aux questions avec conviction. Nous étions tous les deux protégés, en face l'un de l'autre, à près d'un mètre de distance, de part et d'autre d'une longue table rectangulaire". "Sollicité par Etienne (le photographe, ndlr) pour enlever son masque cinq minutes pendant la discussion, Djokovic refuse. Juste avant de partir, il me tape sur l'épaule et nous dit : 'Embrassez cette belle ville de Paris'. Lundi, j'ai fait le test avant de m'envoler pour l'Australie. Négatif", a écrit le reporter.