"Libération" dément. En promotion pour son livre "Ce que je peux enfin vous dire" (éditions Fayard), Ségolène Royal fait actuellement la tournée des médias pour revenir sur sa carrière et évoquer les attaques sexistes qu'elle a reçues tout au long de son parcours, dont notamment lors de la campagne présidentielle de 2007. Parmi les accusations retranscrites dans le livre, l'ex-ministre de l'Ecologie pointe du doigt le journal "Libération" et son directeur de la rédaction Laurent Joffrin.
"Le pire, c'est qu'à ce moment-là les journaux de gauche censés partager mes valeurs ont été les plus violents : c'est Laurent Joffrin qui en 2007, à un moment crucial de ma campagne, entre les deux tours de l'élection présidentielle, publie dans 'Libération', 'La gauche bécassine'", écrit-elle dans son ouvrage. Elle l'a également répété sur France Inter mercredi dernier, ainsi que sur le plateau de "C à vous" le même jour. Elle s'est d'ailleurs écharpée à ce sujet avec Patrick Cohen dans l'émission de France 5, le journaliste lui martelait que le journal n'avait pas fait cette Une avant le deuxième tour de la présidentielle de 2007. puremedias.com vous propose de voir l'échange tendu.
Hier soir, "Libé désintox" a tenu à démentir les propos de Ségolène Royal. "Il est exact que la candidate PS a été à plusieurs reprises qualifiée de 'Bécassine' pendant la campagne électorale de 2017. Mais 'Libé' n'a jamais fait sa Une sur 'La gauche bécassine'. Et Laurent Joffrin n'a pas parlé de 'gauche bécassine' dans le journal, entre les deux tours de l'élection en 2007", a souligné le quotidien, avant de préciser que le directeur de la publication avait bel et bien publié un essai intitulé "La gauche bécassine", mais qui était sorti en février 2007. Par ailleurs, dans ce livre, il ne visait pas précisément Ségolène Royal, "mais le Parti socialiste dans son ensemble".
De plus, le quotidien de gauche a ressorti un édito de Laurent Joffrin datant du 21 février 2007, quelques jours après la sortie de son essai, où il expliquait ne pas cibler Ségolène Royal : "Ce n'est pas la jeune Ségolène qui tire la gauche vers le bas. C'est la vieille gauche qui plombe la candidate nouvelle. Difficile de danser le rock avec des éléphants". "Au-delà de Bécassine, la teneur des éditoriaux de Laurent Joffrin publiés entre les deux tours de l'élection était plutôt favorable à Ségolène Royal", a poursuivi "Libération", republiant plusieurs extraits d'éditos.
Enfin, "Libé désintox" a confirmé que la Socialiste a été comparée à Bécassine par des journalistes pendant la campagne. "Oui, mais pas dans les colonnes de 'Libé'. En janvier 2007, c'est 'Le Monde' qui osa cette comparaison, dans une chronique moqueuse signée par un journaliste maison, Dominique Dhombres", a terminé le journal.