Dans une tribune publiée par le site Slate.fr, le psychiatre Philippe Batel s'est exprimé sur DSK, de nouveau au coeur d'une affaire - celle du Carlton de Lille - faisant la Une des journaux ces dernières semaines. Pour lui, il faut laisser du temps à l'ancien directeur du FMI, pour se rétablir et se guérir de ses addictions, mal perçues par le grand public : "L'opinion publique a des addictions une image ambiguë, souvent exécrable. Ces troubles auto-infligés sont presque toujours perçus comme des phénomènes incompréhensibles. Ils ne répondent pas au modèle habituel d'une 'maladie'"
Le psychiatre explique ensuite que cette maladie est malheureusement souvent perçue comme une déviance : "Quant à l'addiction sexuelle, c'est à l'évidence la plus méprisable et la plus déniée des maladies addictives (...) Elle ne peut pas susciter la compassion. Et ceci est encore plus vrai lorsqu'elle alimente, au fil des jours et durant des mois, un interminable feuilleton". Il accuse notamment les médias d'empêcher DSK de se faire entendre : "Il y a aussi la 'débauche' dénoncée en Une par tel ou tel hebdomadaire ou 'l'effarante' double vie révélée par un autre. Et puis toutes ces photographies parfaitement sélectionnées diffusant l'image d'un sexagénaire désormais voûté, mal rasé avec ses yeux mi-clos soulignés de poches blafardes (...) Dans un tel concert, est-il illusoire d'imaginer se faire entendre?".
Philippe Batel appelle à laisser le mari d'Anne Sinclair en paix, afin de se reconstruire et de guérir d'une maladie dont il est le premier victime : "Sauf à vouloir participer à sa mise à mort, les médias seraient bien inspirés de foutre la paix à DSK. Il faut impérativement lui laisser l'espace psychique suffisant et rédempteur pour amorcer son titanesque rétablissement." Le psychiatre lance un véritable signal d'alarme et semble s'inquiéter des conséquences à long termes pour l'ancien favori des sondages : "Mais il est plus qu'urgent de réaliser que les victimes les plus constantes de cette maladie de l'addiction sont les patients qui la portent. Faute de quoi, une fin tragique du feuilleton ne serait pas à exclure." Après Patrick Bruel dans un autre registre il y a quelques semaines, voilà une nouvelle réaction indignée face au déballage médiatique que subi actuellement DSK.