Dès 23h10 ce lundi et pour les trois prochaines semaines, W9 programmera "La vie la nuit", une série documentaire de trois épisodes incarnée par Sidonie Bonnec. Devenue l'une des figures phares de la chaîne de la TNT, la journaliste a accepté de s'immerger pendant plusieurs semaines dans le quotidien de ceux qui travaillent et vivent la nuit. Innovant, ce nouveau documentaire construit comme une série télévisée a pour "objectif de mettre en lumière, d'une manière différente, les héros de la nuit" explique Sidonie Bonnec. A l'occasion du lancement l'émission, la journaliste a répondu aux questions de puremedias.com et évoque sa nouvelle émission, sa carrière, sa place sur W9 mais aussi ses ambitions.
"La vie la nuit", nouvelle émission présentée par Sidonnie Bonec. Quel est le point de départ de cette série documentaire ?
Déjà, ce n'est pas présenté c'est incarnée par Sidonie Bonnec (rires). Avec le réalisateur, Jérôme Korkikian, on aime bien réfléchir à de nouveaux concepts. On avait collaboré ensemble sur "Un monde à part" en 2010 et j'avais vraiment envie de retravailler avec lui. On aime les atmosphères et celle de la nuit nous a particulièrement intéressés. On a écrit le concept un peu à la manière d'une série. On n'a pas écrit des épisodes mais on a écrit sur une ambiance. On trouvait que visuellement ça donnerait quelque chose. On a pitché ça à W9 et ils ont mis très peu de temps avant de dire oui.
La nuit est un genre télévisuel très exploité. Quelle est l'originalité de "La vie, la nuit" ?
On a pris le parti de le faire à la manière d'une série. Ce qui manque dans les émissions sur la nuit, c'est que les personnages ne sont pas vraiment mis en valeur. On voulait que le téléspectateur s'attache à des personnages. Que certains émergent au fil des épisodes. On voulait raconter une histoire. Celle de la vie la nuit.
En regardant le CV de Sidonie Bonnec on se dit "journaliste baroudeuse". Ca vous correspond ?
Totalement. C'est ce que j'aime à la télé. Après j'adore aussi le plateau. Ce qui me plaît c'est de parler avec des gens. Là, je me suis retrouvée avec des gens avec qui je parlais toute la nuit pendant au moins huit heures. C'était génial. Le terrain a quelque chose de plus par rapport au plateau. C'est l'aventure. C'est enivrant.
N'avez-vous pas peur que l'émission soit taxée de racoleuse lorsque vous allez par exemple dans les coulisses d'un club de strip-tease ?
Je trouve hypocrite de parler de racolage lorsque tout le monde en parle. Si on en parle c'est parce que ça intrigue les gens. Si on fabriquait des documentaires sur la vie des boulangers, personne ne regarderait alors qu'être strip-teause ou être policier à la BAC, c'est exercer un métier en marge de la société. Il faut être passionné pour être policier à la brigade anti-criminalité. Il faut avoir une vocation. Nous, on montre l'original, l'inhabituel sinon personne ne va nous regarder et notre ambition c'est de parler aux gens.
Dans le monde de la nuit, il y a une émission culte, "Paris Dernière" qui est plus légère, moins anxiogene. Pourquoi ne pas avoir mis un peu de légèreté dans "La vie, la nuit".
Pour ne pas faire pareil qu'eux. Ca aurait été dommage de prendre le même créneau. C'est une émission culte que je regarde et que j'adore mais on voulait vraiment se différencier en s'intéressant aux travailleurs de la nuit. Les aventuriers, les héros de la nuit.
"La vie, la nuit" un changement de vie ?
Carrément. J'ai vécu à l'envers de 18h à 8h/9h du matin. Il y avait les moments horribles où pendant 12 jours je me levais à 15 ou 16h car je me couchais vers 9h du matin et là je devais me préparer pour le tournage d'"Enquêtes Criminelles" à 9h du matin. C'était horrible car je savais que je n'allais pas pouvoir me coucher, que je devais rester debout pendant 36 heures. Après, j'aime quand c'est rude. Il y a tellement de clichés sur les femmes. Encore plus quand tu es blonde et que tu fais de la télé. C'est une chose qui m'horripile. Les femmes sont comme les hommes. Il y a des courageuses et des lâches, des moches et des belles... Assumons-nous. Ne soyons pas hypocrites.
Il y a un an vous présentiez "Ces Français du bout du monde", vous vous lassez très vite ?
C'est très présomptueux mais j'ai décidé de ne présenter que des nouvelles émissions. J'aime l'idée de faire une émission qui n'a jamais existé. Me l'approprier et y mettre ma patte. Chaque année, on me laisse l'occasion de faire un truc en plus.
C'est pour cette raison que vous restez sur W9 ?
Eh oui ! (Rires) W9 me propose des supers émissions ou à l'inverse, quand je leur propose, ils me les achètent. C'est peut-être un moyen pour eux de me garder. C'est donnant-donnant. J'ai de la chance. J'ai commencé il y a en 2007 ans sur W9 lorsque la chaîne n'avait que deux ans. On a grandi ensemble. On devient petit à petit un historique comme peut l'être un Christophe Dechavanne sur TF1.
Vous avez l'impression d'être devenue l'une des têtes d'affiche de la chaîne ?
Apparement. C'est ce qu'on me dit. Moi, je ne le vois pas après ce qui est certain c'est que W9 est ma maison.
Est-ce qu'un rendez-vous d'information plus classique pourrait vous intéresser ?
Carrément. J'en parle souvent avec Frédéric de Vincelles, le directeur général adjoint de W9. Ce que je suis en train de faire, être sur le terrain, c'est la meilleure des préparations possibles pour présenter de l'info. Dans ma tête, le JT, c'est la suite logique de ma carrière.
Le 20 Heures de TF1 par exemple ?
J'en suis très loin. Mais un journal télévisé oui. Quand je vois Nathalie Renoux dans le "19.45" sur M6, je la trouve excellente, à l'aise et dans l'action. Elle vit ce que moi je vis sur le terrain. C'est cette adrénaline que j'imagine retrouver un jour sur un JT.
Au début de votre carrière télé, vous faisiez du divertissement. Cette époque est révolue ?
C'était plus de la chronique mais c'est clair que c'était très loin de ce que je peux faire aujourd'hui. J'ai toujours été journaliste, je suis diplomée du CELSA. Le divertissement a été une porte d'entrée. A un moment, je me suis dit "Stop. Arrête tout". J'ai souhaité me recentrer sur l'info. Je me suis dit "soit je transforme l'essai soit je retourne à la radio".
Donc si TF1 vous avait proposé de présenter "The Voice", vous auriez refusé ?
Oui. L'émission est vraiment bien mais plus aucun divertissement pour moi. J'aime faire parler les gens, j'aime l'info, le contenu. Je suis fun dans la vie, je n'ai pas envie de l'être dans mon boulot. Le divertissement c'est trop léger pour moi. Je peux en regarder mais à faire, ça ne m'interesse pas.
Dernière question, qu'il y a-t-il dans ce fameux sac que vous arborez dans "La vie la nuit" ?
(Elle éclate de rires)... Dans le sac, il y a le matériel de la reporter. Il y a les batteries de la caméra, des lumières, mes lentilles, mon produit à lentilles, mes lunettes si je perds mes lentilles, mon tupperware pour manger la nuit et mon téléphone portable. Et oui, dans "La vie la nuit", je ne fais pas semblant.