Les indices indiquant l'usage d'armes chimiques dans le conflit syrien s'accumulent depuis plusieurs jours. La semaine dernière, deux journalistes du "Monde" de retour d'un séjour dans les zones de combats, ont affirmé avoir été témoins de leur utilisation par les troupes de Bachar el-Assad contre les forces rebelles.
Ce dimanche dans le "Supplément" de Maïtena Biraben sur Canal+, un reportage de la journaliste Patricia Chaira, semble apporter la preuve de l'emploi d'au moins une bombe chimique le 13 avril dernier dans la ville d'Alep. Ce document inédit s'appuie sur les témoignages des survivants de l'explosion et des équipes médicales ayant pris en charge les victimes. Le reportage est agrémenté de plusieurs vidéos amateurs tournées par des civils syriens et des médecins lors de l'évènement. Sur ces images, on voit des hommes et des femmes souffrant d'importants problèmes respiratoires, pris de violents tremblements et présentant une forte sursalivation. Sur les 17 personnes hospitalisées après l'explosion, 16 ont survécu grâce à un traitement en urgence à l'atropine, un antidote contre les intoxications provoquées par des agents neurotoxiques. Interrogé par la journaliste française, un médecin de l'hopital évoque des symptômes rappelant ceux du gaz sarin.
La journaliste du "Supplément", Patricia Chaira, a pu ramener des échantillons sanguins des victimes de la bombe. Elle en a informé jeudi le ministère des Affaires étrangères dans l'espoir que ce dernier procède à des analyses. Dimanche, le ministère n'avait toujours pas apporté de réponse à la demande de la journaliste. Il convient de rappeler que la communauté internationale a toujours affirmé que l'usage d'armes chimiques en Syrie constituait une ligne rouge dont le franchissement entraînerait automatiquement une intervention armée internationale.