TF1 diffuse ce jeudi 23 mai la suite de la quatrième saison de "HPI". L'épisode inédit du jour introduit un nouveau personnage, Fred, un commandant de police incarné par le comédien Thomas Scimeca. Pour puremedias.com, ce dernier évoque son expérience dans la série "HPI" et son personnage, Fred.
Propos recueillis par Laura Bruneau
Puremedias.com : Comment êtes-vous arrivé dans la série "HPI" ?
Thomas Scimeca : C'est la réalisatrice Mona Achache [NDLR : qui réalise les deux premiers épisodes de cette saison] qui me connaissait. Elle m'avait vu dans différentes pièces [de la compagnie] des Chiens de Navarre au théâtre et dans d'autres films. Voyant ma nature et le genre d'acteur que j'étais, elle a pensé à moi pour ce rôle.
Vous n'avez donc pas été en concurrence avec d'autres comédiens pour le rôle de Fred ?
Non, personne, direct Toto.
Comment s'est passée votre intégration parmi cette troupe qui tournait déjà ensemble depuis plusieurs saisons ?
C'est une équipe que je connaissais un petit peu. Je connaissais Marie Denarnaud, je connaissais un tout petit peu Audrey Fleurot, Bruno Sanches aussi de par son travail. J'avais plus de facilités les connaissant un peu. Surtout par rapport à l'équipe et le travail, c'est une équipe qui se connait très très bien, donc ce n'était pas évident au début. Il y a une certaine pression parce qu'il faut être très vite comme un poisson dans l'eau, alors qu'eux ils ont quatre saisons derrière eux. C'est une famille, on arrive un peu comme une pièce rapportée et il faut faire illusion, pour être le plus efficace possible, surtout à la télé où ça va très vite, il faut être tout de suite dedans. C'était plutôt assez fluide dans le sens où ils m'ont mis à l'aise rapidement en me disant 'on t'accepte'. Ils ne m'ont pas mis de pression, je me la suis mise un petit peu tout seul parce que je joue un policier ayant la confiance tout de suite en lui, voire même un peu le melon. Il fallait tout de suite en imposer et ce n'est pas évident quand on débarque à la 4ème saison d'une série.
"Il y a une certaine pression parce qu'il faut être très vite comme un poisson dans l'eau"
Vous échangez pas mal de répliques avec Audrey Fleurot. Quelle partenaire de jeu est-elle ?
C'est super parce qu'elle travaille énormément. Elle apprend son texte du jour au lendemain, elle a quand même des gros pavés tous les jours à apprendre. Elle est force de proposition, elle a une présence tellement forte, et, dans le regard on sent que c'est comme si c'était la première fois alors que c'est la quatrième prise. C'est comme si on jouait avec un bon partenaire de tennis. On joue bien mieux avec quelqu'un de cette puissance-là et avec cette générosité-là qu'avec quelqu'un qui joue un peu seul. C'est une partenaire de jeu idéale. C'est très agréable. Elle est de bonne humeur tout le temps, elle ne fait jamais sentir qu'elle est fatiguée ou qu'elle en a marre. Pourtant, elle est de tous les plans et elle nous le fait jamais sentir à moi ni à l'équipe. Elle est très drôle aussi, ça détend un peu l'atmosphère parce qu'elle n'arrête pas de faire des blagues entre les prises. "Joie, bonne humeur, force de proposition, on y va" c'est son petit motif régulier pour booster tout le monde et se booster elle, ça fait du bien.
En quoi tourner "HPI" est différent par rapport au tournage d'une autre série ?
Je n'ai pas fait énormément de séries, j'ai fait "Le Flambeau", j'ai fait "Les Grands", j'ai fait "Fiertés" il y a très longtemps. Mais celle-ci elle est particulière, en tous cas pour moi, parce que c'est une des premières fois où je joue un rôle plutôt de mon âge, pas un espèce d'adolescent attardé, pas un stéréotype. On ne m'a pas imposé d'être comme ceci ou comme cela, comme dans "Le Flambeau", par exemple, où c'était un archétype très fort, où j'ai plus un rôle de composition. Là, c'était à la fois un rôle de composition et à la fois, Mona me connaissant, m'a demandé de partir vraiment de mes propositions, de ma nature et de ce qu'elle a pu percevoir de moi dans différents films ou différentes pièces. La différence c'est que pour une fois, j'ai un métier, ce qui est rarement le cas dans les films que j'ai pu faire avant ou les séries. Je joue un policier, j'ai un métier, d'habitude je suis un personnage un peu loufoque, un peu adolescent attardé, ou sans travail, un peu looser, à la Vincent Macaigne, même s'il a des rôles où il a des métiers. Ce que je veux dire c'est qu'en général, on me fait ces propositions-là, très comiques, de personnage décalé, et là, pour le coup, c'est assez concret ce que je devais faire avec enfin un métier.
Ce personnage de Fred était plus difficile que d'autres rôles à appréhender ?
Non, parce que moi j'adore, mais ce n'est pas forcément facile pour d'autres. J'ai fait beaucoup de comédies donc le décalage qu'il y a dans chaque situation ou dans les dialogues du scénario font que je n'ai pas perçu une grande difficulté à prendre le rôle, si ce n'est que cette pression que je me mettais parce que j'arrivais dans une série qui cartonne et qu'il fallait être à la hauteur de tous les autres acteurs. Mais, sinon, ce n'était pas plus difficile qu'un autre rôle.
"C'est une partenaire de jeu idéale".
Le grand public ne vous connait pas encore très bien. Qu'est-ce que ça fait de savoir que le premier épisode a été vu par 7,7 millions de personnes ? C'est une pression supplémentaire ?
Non, maintenant c'est tourné. C'est un peu l'avantage du cinéma, on ne se dit pas qu'il y a 7,7 millions de personnes en face, comme au théâtre. C'est plutôt génial. J'ai vu les épisodes. Je suis plutôt content de mon travail. Il n'y a pas de pression au fait que ce soit un carton, au contraire. C'est génial pour moi, pour tout le monde, pour la série, ça fait plaisir. La pression elle est plutôt sur le plateau au moment où on joue sans penser audiences, c'est très familial, on pense plutôt à l'équipe, aux acteurs, de ce qu'on peut faire et on ne pense jamais à l'audience, qu'il ait un million de personnes ou dix mille personnes, comme dans des films d'auteurs que j'ai pu faire où il n'y a pas beaucoup d'entrées. Je savais avant que c'était un carton et je ne me suis pas mis la pression par rapport à ça.
Quand on participe à une série qui cartonne, est-ce qu'on s'imagine que ça va changer la suite de notre carrière ?
Je l'espère. J'ai peu fait de fictions pour France 2, TF1. J'ai tourné pour Canal+ et OCS. Là, ça change un peu, c'est une chaîne avec une audience très importante, comme d'autres plateformes aussi. Ce qui peut me faire évoluer aussi c'est que j'ai un rôle un peu différent que ceux que j'ai l'habitude de jouer. Ça peut, peut-être, m'amener d'autres choses, vu l'audience, vu ce rôle un peu différent, vers des rôles un peu plus sérieux, d'avocat, policier, de commissaire. D'autres rôles que je n'ai pas l'habitude qu'on me propose.
Le personnage de Fred change complètement de comportement vis-à-vis de Morgane entre les épisodes 2 et 3. Comment l'expliquez-vous ?
Le changement s'opère pour commencer à donner la piste aux téléspectateurs que ce personnage est double et, finalement, est en train de manipuler tout le monde pour s'attirer les faveurs de la commissaire, être sous de bonnes auspices pour la suite de sa carrière. Il se les met dans la poche pour, ensuite, faire comprendre que tout ce qui se passe bien dans l'enquête en cours, c'est grâce à lui, et non pas à Morgane. Il veut prendre le dessus sur l'équipe et installer une position de pouvoir de plus en plus grande. C'est pour indiquer qu'il n'est pas si sympathique que ça, qu'il a plusieurs faces, et que c'est quelqu'un qui veut prendre la place de Karadec et s'imposer. Il en a rien à faire de Morgane. C'est pour introduire l'idée qu'il n'est pas si cool que ça, c'est un mec un peu carriériste, qui a envie d'en être. Donc il est double. C'est vrai que je suis plus sympa dans le 2ème épisode. Il est plus drôle, il est plus enlevé, avec des répliques percutantes. Il fallait que je marque le changement entre les épisodes 2 et le 3 pour montrer les deux faces d'un homme qui semble sympathique, mais qui, finalement, ne l'est pas vraiment. Dans le 3, je n'ai pas de réplique très drôles par rapport au 2 où on le découvre, il faut qu'il soit sympa, qu'il soit accepté, et où il n 'y a que Bruno qui semble comprendre son double jeu, qu'il tire la couverture à lui.
"Ce personnage est double"
Votre personnage est absent de l'épisode 4. Est-ce que vous serez présent dans la deuxième moitié de la saison ?
A priori, je ne reviens pas. Mais, ils ne m'ont pas fait mourir. S'il y a une cinquième saison et que je dois faire un espèce de retour en fanfare, c'est possible.
Quels sont vos projets après 'HPI' ?
On va me voir au théâtre dans une pièce de Matthieu Rozé. C'est un réalisateur avec qui j'ai eu un des premiers rôles dans un film qui s'appelait "Azuro", une pièce qui sera mise en scène l'année prochaine. Revenir au théâtre aussi peut-être avec un one-man-show. Au cinéma, il y a des projets à venir dans les prochains mois.