Un enseignant turc a été condamné jeudi à quinze mois de prison. Son crime, comme le rapporte l'AFP, est d'avoir diffusé sur son compte Twitter et sous le pseudonyme @allah, des messages jugés insultants pour l'islam. Selon le tribunal, les écrits de cet homme violaient l'article 216 du code pénal turc qui réprime le "dénigrement des valeurs religieuses" car il se prenait pour dieu.
Parmi les messages mis en cause figurent "dans mon état d'esprit d'aujourd'hui, je n'aurais pas créé le petit doigt des êtres humains" ou encore "c'est très sûr ici, car il n'y a pas de police". Pour sa défense, l'accusé a affirmé qu'il n'était pas l'auteur des tweets incriminés et que son compte sur le célèbre réseau social avait été piraté. Des éléments qui n'ont finalement pas emporté l'adhésion du tribunal. L'enseignant a fait appel du jugement.
Rappelons qu'en mars dernier, Twitter a été bloqué par le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, après la diffusion de nombreux messages ou enregistrements téléphoniques mettant en cause son gouvernement dans une vaste scandale de corruption. Cette interdiction a finalement été levée deux semaines plus tard sur décision de la Cour constitutionnelle après avoir suscité un tollé international. Précisons également que la Turquie a aussi suspendu depuis le 28 mars tout accès à YouTube. Même si elle est largement contournée, cette interdiction reste en vigueur malgré plusieurs décisions de justice ordonnant sa levée.