Après le licenciement de plusieurs employés qui avaient liké la page Facebook du concurrent politique de leur supérieur en Virginie, la question du respect de la liberté d'expression, garantie par le premier amendement de la Constitution américaine, a de nouveau été posée devant la justice du pays. Un jeune Américain, soupçonné d'appartenir à un gang new-yorkais mêlé dans des affaires de drogue et de meurtre, s'est en effet opposé à une perquisition du tribunal qui a eu accès, par le biais de ses amis Facebook, à des informations privées qu'il avait postées sur le réseau social.
Au cours de son enquête, la police de l'Etat de New York a en effet eu accès, grâce à la coopération des amis Facebook de Melvin Colon, à des renseignements mobilisés comme éléments de preuve lors du procès du jeune homme : messages relatifs à des actes de violence, menaces envers des gangs rivaux, déclarations de loyauté à l'égard de son propre gang... Considérant cette pratique illégale car contraire à son droit à la liberté d'expression et au quatrième amendement de la Constitution relatif aux perquisitions, Melvin Colon a décidé de saisir une cour du district de l'État de New York qui a rendu sa décision il y a une dizaine de jours.
A l'instar du tribunal de Newport News en Virginie qui avait considéré que le fait de "liker" une page ou un commentaire n'était pas protégé par la Constitution, le magistrat new-yorkais a considéré que "les limites du respect de la vie privée de Melvin Colon ont été atteintes lorsqu'il a publié des messages visibles par ses 'amis' dans la mesure où ces derniers sont libres de répandre ces informations comme bon leur semble, en les partageant notamment avec les autorités", rapporte The Daily Mail. Considérant que le jeune homme avait publié ces messages "à ses risques et périls", la justice américaine a ainsi considéré comme compatible avec la Constitution le fait de divulguer librement les contenus publiés par ses amis sur Facebook aux autorités.