"J'ai eu très très peur". Une semaine après avoir annoncé l'annulation de son concert à Metz sous la pression de groupes d'extrême droite, le chanteur Bilal Hassani était présent mardi soir sur le plateau de "Quotidien". Il a expliqué pourquoi il a choisi de renoncer, mais aussi les suites de cette affaire. Il était accompagné en plateau par sa mère Amina Frühauf, qui est aussi son agent.
C'est un article de "StreetPress" qui a alerté l'entourage de la star sur "le projet d'attentat" qui menaçait sa prestation dans une église désacralisée. On y lisait des extraits de conversations comme : "Je sais aussi fabriquer des bombes, des cocktails molotovs, des projectiles de fou et des grenades" ou "on peut attaquer le PD à l'acide". Inquiet pour sa sécurité mais aussi celle de son public, le chanteur avait décidé d'annuler sa tournée. Dès le lendemain, le procureur de Metz a ouvert une enquête contre X.
"Nous, on a porté plainte contre Aurora, c'est un mouvement d'extrême droite. Contre également Civitas et un groupement qui s'appelle 'discussion natio Metz'. C'est ces derniers qui ont tenu des propos menaçants et qui ont voulu mener des actions violentes le jour du concert. Et également contre plusieurs personnes qui ont utilisé Twitter pour inciter à la haine et à la violence", a annoncé sur le plateau de Yann Barthès la mère de l'ancien candidat à l'Eurovision.
La semaine dernière, Bilal Hassani s'était rendu sur le plateau de "C à vous" après l'annonce de l'annulation de sa prestation. Ému, il avait confié être "un tout petit peu fatigué" par le harcèlement, notamment à caractère homophobe, qui le vise depuis plusieurs années. Mercredi 5 Avril, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak a exprimé son inquiétude pour le sort de l'artiste, se disant "très préoccupée" par "les menaces et les attaques" qui le visent.