Le marché de la SVOD a beau avoir le vent en poupe, il fait lui aussi des victimes. Le média en ligne "Brut", célèbre auprès des 18-34 ans pour ses vidéos virales diffusées sur les réseaux sociaux, s'apprête à fermer sa plateforme de streaming payante BrutX d'ici la fin de l'année 2022, écrivait, ce mardi, "Télérama" dans ses colonnes.
Lancée il y a à peine un an et demi, celle-ci, présentée comme un "Netflix à la française" au moment de son lancement, regorge, pour un montant de 4,99 euros par mois, de documentaires, de courts-métrages ainsi que de productions originales autour de la pop culture, de l'écologie, du genre ou de l'inclusion. BrutX s'était d'ailleurs choisi comme marraine la série "Veneno", qui suit le parcours d'une égérie transgenre espagnole dans les années 90 et qui a réellement existé.
À la place, le jeune média né en 2017 se déploiera autrement. Le média en ligne lancera une application mobile compilant toutes les offres de la marque (Brut.Live, Brut.shop), parmi lesquelles BrutX, recentrée sur les documentaires. "Les séries ont coûté très cher et la plateforme a été mauvaise sur le cinéma, mais elle a été exceptionnelle sur les docs", avait donné le ton cet été Renaud Le Van Kim, co-fondateur de "Brut", selon des propos rapportés par "Télérama".
À l'heure de la prolifération des plateformes, BrutX n'a pas rencontré son public. "À terme, nous visons des millions d'abonnés", espérait, lors du lancement de BrutX, Claire Basini, la directrice générale adjointe. Une déclaration que les têtes pensantes préféreraient sans doute oublier. Selon "Télérama", à peine 80.000 personnes se seraient abonnées à la plateforme.
C'est la raison pour laquelle "Brut", au sein duquel le climat social s'est tendu ces derniers temps (non-reconductions de contrats à durée déterminée d'usage et licenciements...), prend désormais le parti de recentrer son positionnement autour des activités rentables, comme la publicité, le contenu sponsorisé, et la vente de produits.