Invité de la quotidienne "C à vous " sur France 5, ce vendredi 5 avril, Philippe Val, qui a dirigé France Inter de 2009 à 2014 a notamment été interrogé sur la polémique créée par la blague de Guillaume Meurice, le 29 octobre dernier, et plus généralement sur l'humour pratiqué sur les ondes de France Inter. L'ancien patron de la station, qui était à l'origine des licenciements de Stéphane Guillon et Didier Porte , n'a pas été tendre avec son ancienne station et plus particulièrement avec "Le grand dimanche soir".
Après avoir diffusé un extrait de la chronique de Guillaume Meurice, avec la vanne sur Benyamin Netanyahou, Anne-Elisabeth Lemoine demande à Philippe Val si Guillaume Meurice l'a fait rire avec cette blague.
"Non, parce que je ne suis pas sensible à l'humour de Guillaume Meurice pour une raison qui est tout à fait simple [...] Je travaille sur le rire qui surprend. Le rire des humoristes politiques, ceux qu'on appelle en Amérique les clappers, ils sont d'accord avec le public, le public est d'accord avec eux, on le sait d'avance. Ce qu'ils vont dire est attendu, dès la première phrase on sait où ça va et ça, moi, ça me fait pas marrer. Ça m'a fait rire peut-être autrefois."
"C'est un rire communautaire, d'entre-soi ?" interroge Anne-Elisabeth Lemoine. Philippe Val répond par l'affirmative, précisant : "Ça ne m'intéresse pas, c'est pas un rire philosophique, pour moi c'est un rire grégaire."
Patrick Cohen prend alors la parole pour lui demander : "Vous ne l'avez pas pratiqué au début de votre carrière ?". "Si,si, et ce n'est pas ce dont je suis le plus fier" reconnaît l'ancien patron de "Charlie Hebdo".
"Ils sont plus moralistes qu'humoristes, c'est ça ?" tente de savoir l'animatrice. "Oui. Meurice, je suis pour qu'il puisse dire ça, je suis pas du tout pour le censurer" déclare Philippe Val avant de poursuivre : "Le fait que ça soit sur le service public pose un problème peut-être parce que c'est payé avec l'argent public et que c'est monocolore, l'émission. Normalement on ne doit pas être monocolore dans le service public. C'est la seule chose que je trouve choquante. Le reste, je m'en fous, je trouve ça pas drôle mais je ne vais pas monter au plafond pour ça. Je n'ai pas de sympathie pour ça, non."