Le patron de Huawei France ne décolère pas contre Elise Lucet. Mardi, les téléspectateurs ont pu le découvrir en fâcheuse posture face à la présentatrice du 13H dans le cadre d'un reportage sur les méthodes de fabrication des téléphones portables. Diffusé dans l'émission "Cash Investigation" sur France 2, ce dernier montrait notamment comment plusieurs grands fabricants de téléphones, dont Huawei, ont recours à des sous-traitants employant parfois des enfants dans leurs usines.
Après avoir tenté sans succès d'obtenir des explications de la part de l'entreprise de téléphonie chinoise, Elise Lucet avait finalement choisi de provoquer une rencontre avec le patron de Huawei France, François Quentin, à l'occasion d'un déjeuner auquel il participait. La journaliste avait ainsi foncé sur le dirigeant dès la fin du repas, l'interrogeant sur les conditions de travail dans les usines de ses sous-traitants.
Visiblement surpris par l'irruption de la journaliste de France 2, François Quentin avait refusé de répondre à ses questions. "Je ne peux rien vous dire. Je ne sais pas de quoi vous parlez" avait-il simplement rétorqué, demandant à Elise Lucet de lui montrer une pièce d'identité puis sa carte de presse. Devant l'obstination de la journaliste qui lui montrait la photo d'une ouvrière de 13 ans, François Quentin avait préféré quitter les lieux, poursuivie par la présentatrice du 13H de France 2.
Le patron de Huawei a finalement réagi publiquement à la diffusion de ce reportage à l'occasion de sa participation aux Assises de l'industrie. Comme le rapporte le site internet de la revue L'Usine Nouvelle, François Quentin a expliqué qu'il comptait bien ne pas en rester là avec Elise Lucet. Il a ainsi révélé qu'il avait fait en sorte de "blacklister" la journaliste de France 2 auprès des grands patrons. "J'ai activé tous mes réseaux et Madame Lucet n'aura plus aucun grand patron en interview, sauf ceux qui veulent des sensations extrêmes ou des cours de Media Training !" a-t-il ainsi déclaré.
François Quentin a également justifié sa réaction face à la journaliste en expliquant qu'il ne connaissait pas Elise Lucet, raison pour laquelle il lui a réclamé sa carte de presse. "Je pense que c'est ce qui lui a déplu", a-t-il commenté, précisant que la demande d'interview des journalistes de "Cash Investigation" ne lui était pas parvenue directement. Les journalistes de l'émission de France 2 ont pourtant affirmé dans leur reportage avoir fait des pieds et des mains pour obtenir des explications de Huawei. Lors de son échange musclé avec Elise Lucet, François Quentin s'est d'ailleurs vu proposer à nouveau une interview qu'il a déclinée.
Sur le fond de l'affaire, François Quentin a apporté des réponses tout aussi surprenantes. Concernant le travail des enfants, il a ainsi indiqué que Huawei avait identifié le problème chez son sous-traitant évoqué par "Cash Investigation" dès mai 2014, soit "un mois" avant la rencontre avec Elise Lucet, précise L'Usine Nouvelle.
"Nous avons une tolérance zéro sur ce point et nous avons immédiatement cessé toute collaboration avec cette entreprise", a précisé le patron à ce sujet. Une réponse qui rend d'autant plus incompréhensible le silence du dirigeant et de son service communication face aux demandes d'explications des journalistes de "Cash Investigation".