Une Une qui fait débat. Hier soir, l'équipe de France a signé une victoire pour son premier match de l'Euro de football en battant l'Allemagne un but à zéro. Un événement qui a ainsi illustré la Une de "L'Equipe" ce mercredi. Le journal a mis en image Antoine Griezmann et Lucas Hernandez, en joie, avec en titre "Comme en 18", en clin d'oeil à la Coupe du monde remportée par les Bleus et à la fin de la première guerre 1914-1918 perdue par l'Allemagne.
Sur BFMTV, ce matin, dans "Le Live Toussaint", Bruce Toussaint et ses chroniqueurs du jour ont fait part de leur surprise concernant cette Une. "Voilà une Une qui a surpris tout le monde. On se pince ! On se dit : 'Mais de quoi ils parlent ?'. De 2018 ? De la dernière Coupe du monde ? Ou de la guerre contre l'Allemagne ?", a commencé le présentateur, avant de donner la parole à Daniel Riolo, chroniqueur sportif : "J'ai d'abord pensé comme en 2018. J'ai pensé au style de jeu. Puis, après, je me suis dit 'Pourquoi la guerre ?'. C'est étonnant. Visiblement, France/Allemagne, ça évoque encore beaucoup de choses".
"1918, c'est vu comme une défaite très humiliante du côté des Allemands. C'est la défaite qui lance cet entre-deux-guerres nauséabond. C'est quelque chose de très particulier", a ajouté l'éditorialiste Matthieu Croissandeau. "On n'avait pas dit qu'on arrêtait les métaphores guerrières ? Cette idée que c'est la guerre des tranchées ? Attendez, il y a la guerre et il y a un match de football", a tenu à souligner Bruce Toussaint, avant de donner la parole à Mohamed Bouhafsi, présent auprès des Bleus, qui a confié que la Une ne faisait quant à elle, à ce moment, pas polémique en Allemagne. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Sur Twitter, c'est Samuel Etienne, visage de France Télévisions, qui s'est fendu d'un message pour critiquer cette page de couverture. "Le sport ne peut-il pas être autre chose que la continuation de la guerre par d'autres moyens ? La référence à la guerre 14-18 et à ses millions de morts est-elle forcément nécessaire après un France/Allemagne ?", a-t-il écrit. Ce à quoi Vincent Duluc, plume de "L'Equipe", a répondu ironiquement : "Je pense aussi qu'il faut interdire 'La grande vadrouille', censurer 'Papy fait de la résistance' et brûler l'intégrale de 'La 7e Compagnie', parce qu'on ne plaisante pas avec ça".
En face, sur CNews, Pascal Praud a pour sa part pris la défense du journal. "Cette Une, tous les professeurs de moral sont en train de te dire : 'Mais comment vous avez comparé avec 14-18, C'est une honte !'. Mais cet esprit me fatigue", a lâché le présentateur de "L'heure des pros". Et de poursuivre : "Cette manière de donner des leçons à tout le monde... D'être dans la morale en permanence... Ca me fatigue. Justement, ça m'a surpris que 'L'Equipe' ose !".