Elle riposte. Alors que son compagnon, le journaliste Jean-François Achilli, est suspendu de l'antenne de Franceinfo pour avoir fait des "retours" sur le livre de Jordan Bardella, la politologue Chloé Morin publie une tribune, ce jeudi 18 avril, sur le site du "Figaro", dans laquelle elle dénonce le traitement médiatique réservé à son couple.
Chloé Morin introduit son propos : "Voilà des semaines que (...) des torrents de boue sont déversés sur moi et sur l'homme qui partage ma vie. (...) Mon crime ? Avoir dénoncé dans un livre les dérives du wokisme (...) Celui de Jean-François Achilli est d'avoir osé envisager, avant d'en abandonner l'idée, un livre d'entretiens avec le leader du Rassemblement national".
L'autrice de l'essai "Quand il aura vingt ans : A ceux qui éteignent les Lumières", dénonce les journalistes qui "se livrent à des attaques personnelles d'une violence inouïe". "Je ne pensais pas entendre un jour des journalistes, titulaires de la carte de presse, colporter de tels ragots comme si c'étaient des vérités avérées", s'insurge Chloé Morin.
"Sachant qu'il ne peut se défendre publiquement, puisque la procédure de sanction intentée par Radio France l'en empêche strictement, un certain nombre de petits procureurs médiatiques (...) s'en donnent à coeur joie", continue la compagne de Jean-François Achilli, faisant notamment référence à une enquête du quotidien "Libération" publiée la veille, dans laquelle les journalistes Emmanuel Fansten et Adrien Franque reviennent sur la carrière de Jean-François Achilli. Avant d'ajouter que celui qui animait "Les Informés" sur Franceinfo est "celui que beaucoup de grands noms de la profession comme de responsables politiques (...) considèrent comme un très bon journaliste".
Chloé Morin prévient : "Le temps viendra bientôt où Jean-François Achilli pourra dire publiquement sa vérité, et placer son employeur, Radio France, comme ses procureurs médiatiques face à leurs responsabilités", puis interroge : "À quel moment une partie de la profession journalistique a-t-elle commencé à considérer que la vérité des faits, que la parole donnée à celui que l'on accuse, et que la rigueur la plus élémentaire méritaient d'être jetées aux orties au nom d'un combat idéologique ?".
Celle qui intervenait auparavant dans "Les Informés" et publiait aussi des chroniques dans "L'Express", fustige certains comportements en politique et dans les médias : "Non, même en politique, et même dans les médias, tout ne devrait pas être permis. La rumeur, la vindicte, la délation (évidemment anonyme), le lynchage (...) ne sont qu'une illustration de plus de ce dépotoir qu'est en train de devenir le paysage médiatique".