Des associations de malades, de familles de malades et de professionnels de l'univers psychiatrique, ne désarment pas contre "Fort Boyard". Depuis plusieurs jours, ces dernières protestent contre "L'asile", une nouvelle épreuve introduite cette saison dans le jeu animé par Olivier Minne.
Dans celle-ci, un candidat est affublé d'une camisole de force par Passe-Muraille, rebaptisé pour l'occasion Docteur Muraille. Il pénètre ensuite dans une pièce capitonnée où sont taggés sur les murs des mots comme "Why ?", "Help", "SOS". Dans un coin, on distingue un seau et un balai, ainsi que des toilettes, tandis qu'une caméra de surveillance filme le candidat et que des bruits de cris contribuent à créer une ambiance volontairement anxiogène.
Depuis la première diffusion de cette épreuve le 24 juin, plusieurs associations protestent dans les médias. Elles dénoncent ainsi la représentation donnée par l'émission des malades psychiatriques et parlent de "psychophobie". Une pétition a été lancée sur internet pour mettre fin à cette épreuve. Elle n'a pour l'instant récolté que 2.290 signatures.
De son côté, "Fort Boyard" - qui financent chaque semaine des associations - a pris en compte ces protestations pour les émissions suivantes. Comme le rapportait Le Parisien, les références au monde hospitalier ont été supprimées, certains commentaires des candidats et les cris dans la cellule coupés. Le nom de l'épreuve a lui aussi été remplacé pour devenir "La cellule capitonnée" tandis que la référence au Docteur Muraille a disparu.
Cela n'est visiblement pas suffisant au goût des associations. Aujourd'hui, plusieurs d'entre elles co-signent une tribune dans Le Monde intitulée "Fort Boyard : La maladie mentale n'est pas un jeu". Elles reprochent une nouvelle fois au divertissement de France 2 la "stigmatisation" des malades. "Comment est-il possible que des responsables chargés de programmes de divertissement aient pu, en conscience, valider un tel scénario ?", s'insurgent ainsi les signataires.
Ces derniers reprochent au format de "conforter auprès du grand public des fantasmes de 'fou ridicule'". "Quel est le message adressé aux jeunes qui n'osent pas consulter du fait des représentations désastreuses des troubles psychiques dans la société ?", interrogent les associations. Evoquant de nouveau la notion de "psychophobie", elles fustigent les ajustements apportés à l'épreuve et exigent "le retrait de l'épreuve" et "des excuses de la chaîne".