Il a remporté cinq Oscars et deux Palmes d'Or. Ce jeudi 16 mai, Francis Ford Coppola signait son grand retour au Festival de Cannes avec son film "Megalopolis" présenté en compétition officielle. Mais, en dépit d'une standing ovation de 7 minutes après la projection, un geste certainement dirigé vers l'impressionnante carrière du réalisateur de 88 ans, le film a largement déçu la presse. Ce vendredi, les titres des critiques françaises n'ont en effet pas été tendres avec cette oeuvre de science-fiction ambitieuse et alambiquée, un projet que le cinéaste mûrit depuis près de 40 ans, et qu'il a financé lui-même à hauteur de 120 millions de dollars.
"La cata Coppola" titre "Télérama", qui imaginait le film comme "une fable politique rétrofuturiste doublée d'un autoportrait de l'artiste en citoyen, qui comptait parmi les oeuvres les plus attendues – et les plus excitantes – de cette 77e édition" peut-on lire. "À l'arrivée, comment dire ? Patatras. On tombe de haut, à l'instar de l'Empire romain qui sert de modèle à New Rome, la ville au coeur du drame", poursuit le texte. Selon le synopsis en effet, "Megalopolis est une épopée romaine dans une Amérique moderne imaginaire en pleine décadence", mais difficile de cerner son histoire. Mettant en scène Adam Adam Driver, Giancarlo Esposito et Nathalie Emmanuel, le récit se situe dans un New York futuriste, en proie à sa chute.
"À New York, une jeune femme nommée Julia Cicero est partagée entre la loyauté envers son père Frank Cicero, le maire de la ville, et son amant, l'architecte Caesar" explique le synopsis. "Si le premier a une vision conservatrice de la société, Caesar est plus progressiste et tourné vers l'avenir. Après une catastrophe qui a ravagé la ville, l'architecte veut recréer la cité et en faire une utopie, alors que le maire, corrompu, y est totalement opposé".
Du côté du "Parisien" on assure que "l'ensemble est d'une laideur infinie, y compris les effets spéciaux qui semblent sortis d'un ordinateur trafiqué dans les années 70". "Pour les fans absolus de Francis Ford Coppola dont nous sommes, cela fait mal de l'écrire mais le constat est là : quel ratage, quelle déception.Un constat partagé par la plupart des journalistes tristes, atterrés, consternés dans le bus de retour du Cineum, où l'on pouvait entendre fuser les commentaires acides tels que 'Mégalo Coppola !'" raconte encore l'article. Sur le plateau de "Télématin", délocalisé sur la Croisette pour l'occasion, même son de cloche : Décrit comme "le bruit d'une montagne qui accouche d'une souris", le film est qualifié de "boursoufflé, grandiloquent, excessif". puremedias.com vous propose de visionner la séquence ci-dessus.
Pour "Libération" qui décrit le film comme un "Péplum rétrofuturiste imbitable et brumeux", "'Megalopolis' est tout et rien. Megalopolis est partout et nulle part. Megalopolis est une tentative de monument et un ratage inconcevable. 'Megalopolis' nous a plongés dans un état de confusion indescriptible", avance la critique. Des sentiments également partagés par les journalistes de "20 minutes" : "Le résultat tient davantage de la catastrophe industrielle que de l'oeuvre ambitieuse qu'on appelait de nos voeux. On en sort très malheureux après avoir vu un nanar ahurissant. Comme lâchés par un vieux magister qu'on a admiré". Enfin, on peut également noter les qualifications d'"Opéra bouffi" par le "Nouvel Obs", un "fiasco mémorable" pour "Ecran Large", ou encore un "monument incernable" pour Les Échos.