C’est une affaire qui soulève des questions sur les pratiques de manipulation médiatique à Hollywood. Blake Lively a porté plainte contre l’acteur et réalisateur Justin Baldoni et le producteur Jamey Heath, qu’elle accuse d’harcèlement sexuel sur le plateau du tournage du film "Jamais plus", sorti à l’été 2024. L’actrice de 37 ans accuse les deux hommes de plusieurs comportements et de commentaires inappropriés, dont certains à connotation sexuelle, survenus pendant le tournage du film.
Mais ce n’est pas tout. La star de "Gossip Girl," s’est également retrouvée au centre d'une campagne de dénigrement, selon les informations rapportées par le "New York Times". Dans une enquête, le journal américain rapporte les détails de la plainte de Blake Lively, qui dénonce un plan minutieusement orchestré pour ternir sa réputation. La plainte, déposée le 20 décembre 2024 en Californie, cite des centaines de documents, dont des e-mails et des SMS, qui suggèrent que l’équipe de Justin Baldoni et du studio Wayfarer ont conçu une stratégie de communication pour discréditer l'actrice et détourner l'attention de ses accusations de harcèlement. "Ils ont créé, diffusé et amplifié des contenus destinés à entacher la crédibilité de Mme Lively", peut-on lire dans le texte de la plainte.
Plusieurs communicants auraient ainsi été engagés, dont Melissa Nathan, experte en gestion de crise. Figure centrale dans cette affaire, elle a notamment travaillé pour Johnny Depp lors de son procès contre Amber Heard pour orchestrer une campagne de dénigrement médiatique contre l’actrice, l’ayant accusé de violences conjugales. "Vous savez, nous pouvons enterrer n'importe qui", aurait déclaré Melissa Nathan selon la plainte. Selon les révélations du quotidien américain, plusieurs messages échangés entre les membres de l’équipe de Justin Baldoni sont accablants : "Il veut sentir qu’elle peut être enterrée", écrit un communicant de Wayfarer à Melissa Nathan. "Tu t’es vraiment surpassée avec ce papier" lui écrit une autre experte en communication, le même jour de la publication d’un papier du "Daily Mail" titré "Blake Lively est-elle sur le point d’être ‘cancelled’ ?"
La promotion de "Jamais plus", tiré du roman à succès de Colleen Hoover, avait en effet été marquée par une série de controverses qui ont secoué à la fois les médias et les réseaux sociaux. Blake Lively et Justin Baldoni avaient soigneusement évité d’apparaître ensemble dans les événements promotionnels, un choix qui a alimenté les rumeurs de tensions sur le tournage. Mais c’est surtout l’actrice qui était sous le feu des critiques. En août, plusieurs publications avaient laissé entendre qu’elle avait eu une attitude "difficile" sur le tournage. Accusée d'avoir rompu la grève des scénaristes, elle avait également été perçue comme "insensible" face à la thématique des violences conjugales. De son côté, Justin Baldoni a choisi une toute autre stratégie, adoptant une posture de défenseur des survivantes de violences conjugales. En réalité, selon le "New York Times", Blake Lively suivait un plan de communication maladroit et officiel, demandé par la production, qui cherchait à éviter de soulever le sujet délicat du film. L’actrice aurait également préféré se concentrer sur la résilience et le courage de son personnage.
Ces derniers jours, plusieurs personnalités de Hollywood ont exprimé leur solidarité envers Blake Lively. Autre acteur de "Jamais plus", Brandon Sklenar, a demandé à ses abonnés de lire la plainte sur Instagram "pour l'amour de Dieu". "J'ai vécu cela directement et de près. C'est aussi terrible que destructeur", a écrit de son côté Amber Heard. Ses collègues de "Quatre filles et un jean", America Ferrera, Amber Tamblyn et Alexis Bledel, ont également publié un communiqué commun. "Nous sommes horrifiées de lire les preuves d'efforts prémédités et vindicatifs déployés pour discréditer sa parole", ont-elles écrit, soulignant leur amitié envers l’actrice.
De leur côté, Justin Baldoni et son équipe ont fermement nié toute faute. Bryan Freedman, l'avocat de Baldoni et du studio Wayfarer, a qualifié les accusations de "complètement fausses, scandaleuses et volontairement salaces", les présentant comme une tentative désespérée de Blake Lively pour réparer sa réputation. Selon lui, l’actrice cherche à détourner l’attention de ses propres controverses pendant la promotion du film. Des accusations qui ont déjà des conséquences professionnelles pour Justin Baldoni. L’agence WME, qui le représentait, a annoncé qu’elle cessait de travailler avec lui. Liz Plank, la co-animatrice de son podcast à succès, "Man Enough", dans lequel il prônait une masculinité non-toxique, a annoncé sa démission. Enfin, Vital Voices, une organisation féministe qui lui avait attribué un prix en reconnaissance de son engagement, a annulé cette distinction après les révélations.