"Êtes-vous une 'Bolloré-girl', Laurence Ferrari ?". Figure de proue de CNews et Europe 1, deux médias dont est propriétaire Vincent Bolloré, l'ex-présentatrice du "20 Heures" de TF1 (2008-2012) a été nommée à la tête du service politique de "Paris Match", média également dans l'escarcelle du milliardaire, en remplacement de Bruno Jeudy. Le journaliste politique, aujourd'hui éditorialiste sur BFMTV, a été évincé, sur fond de désaccord avec sa direction, selon "Les jours". Il s'était notamment opposé à la "Une" du magazine mettant en avant le conservateur cardinal Sarah. Un des événements déclencheurs de la motion de défiance, votée le 19 août par les journalistes contre la direction de l'hebdomadaire.
Silencieuse depuis l'officialisation de ses nouvelles fonctions, Laurence Ferrari a réservé ses premières déclarations à "Quelle époque !", nouveau magazine des samedis soirs de France 2. Léa Salamé est ainsi revenue sur "l'inquiétude des journalistes de 'Paris Match'", selon laquelle l'arrivée de Laurence Ferrari "serait un signe de la mainmise de Vincent Bolloré sur 'Match'." Autrement dit, a-t-elle poursuivi, "vous seriez sa protégée, vous seriez aux ordres et vous êtes mise là pour suivre les ordres de Vincent Bolloré...".
Interloquée, Laurence Ferrari a répondu à cette question par une autre question. "Est-ce que l'on dirait ça d'un journaliste qui a 34 ans d'expérience derrière lui, qui a fait à peu près toutes les rédactions de France, qui a fait de la radio, de la presse écrite, de la télévision. Est-ce qu'on lui poserait cette question-là, Léa ?", a-t-elle interrogée sa consoeur. "Je ne sais pas, c'est vrai que cela pose question", a repris Léa Salamé. "Qu'est-ce qui pose question ?", lui a rétorqué Laurence Ferrari. "Dans quelle mesure Vincent Bolloré, lui-même, est-il en train de mettre sa patte dans la rédaction de CNews, d'Europe 1 ou de 'Paris Match' ?", a reformulé Léa Salamé.
Laurence Ferrari, qui garantit ne pas suivre une ligne qu'on lui aurait imposée, a assuré, par ailleurs, qu'elle voyait "très peu" Vincent Bolloré, "pas plus que je ne voyais Martin Bouygues quand je faisais le '20 Heures' de TF1 ou encore Jean-Luc Lagardère. J'ai commencé dans le groupe Lagardère et cela a été un honneur pour moi de travailler pour Jean-Luc et aujourd'hui pour son fils Arnaud. Donc non, je le vois assez peu mais c'est le fantasme après. Il y a un fantasme, je laisse les gens fantasmer", a-t-elle expliqué, réfutant le terme de "Bolloré-girl". "La mainmise, je ne la vois pas, on ne m'a jamais imposé quoi que ce soit". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.