Malaise en direct. Mercredi soir, France 3 a mobilisé ses antennes régionales et organisé à partir de 23 heures un débat entre les principaux candidats d'une des circonscriptions du territoire. France 3 Franche-Comté a ainsi porté son choix sur les protagonistes de la deuxième circonscription du Territoire de Belfort.
Autour de la table, les téléspectateurs de la région ont pu comparer les programmes portés par le député sortant, l'UDI Michel Zumkeller, soutenu par Les Républicains, Baptiste Petitjean, porteur des couleurs de Renaissance, Florian Chauche, candidat de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes), Didier Vallverdu (dissident LR) mais aussi Sophie Carnicer, candidate du Rassemblement national qui a vécu un (très) long chemin de croix. Elle n'a tout simplement pas participé aux débats. Une séquence qui n'a pas échappé à Bertrand Chameroy, ce jeudi, dans "C à vous".
L'émission a été ponctuée de séquences gênantes. "Si vous êtes députée, soutiendrez-vous la relance du nucléaire défendue par le président de la République ?", l'a questionné, par exemple, Jérémy Chevreuil, le présentateur du débat. "Oui, tout à fait", a-t-elle répondu, sans être en revanche en capacité d'enchaîner et d'expliquer le fond de sa pensée. Sur le même sujet, le journaliste l'a alors relancé : "Faut-il vendre cette unité qui fabrique nos turbines nucléaires en partie au russe Rosatom ?" Sophie Carnicer s'est alors mise à bégayer. "Pour moi, honnêtement, je ne connais pas trop le... Je ne suis pas trop dans le milieu du sujet... Pour moi, oui, je pense que je suis pour." "D'accord", a sobrement enchaîné le journaliste.
Sophie Carnicer n'était pas plus inspirée lorsqu'il lui a été demandé de quelle manière elle entendait renforcer les services publics... Elle en a simplement profité pour placer dans la discussion l'une des thématiques fétiches du parti représenté par Marine Le Pen aux trois dernières élections présidentielles. "En économisant sur... l'immigration", a-t-elle fini par lâcher, après plusieurs secondes d'hésitation.
"C'est-à-dire", a essayé d'en savoir davantage le journaliste. "Je n'ai pas préparé, je suis désolée", s'est excusée celle qui vivait ce mercredi sa première apparition à la télévision. Cette prestation, compilée dans un montage de France 3 Franche-Comté, en rappelle d'autres, notamment celle de sa collègue RN bourguignonne, Mélanie Fortier, incapable, elle aussi, de développer un argumentaire sur le renforcement des services publics. Elle avait osé demander à la journaliste de couper ce moment gênant pour elle.
Pourtant, affirme France 3 Franche-Comté dans un article publié au lendemain du débat, "les thèmes abordés étaient connus des cinq candidats invités sur le plateau, et concernaient au premier chef les enjeux de cette circonscription : la politique énergétique et l'avenir de l'usine General Electric, rachetée par EDF, ou encore l'accès aux services publics en zone rurale". "J'ai eu le courage d'y aller mais j'ai été plus que nulle", a déclaré à la chaîne celle qui a pourtant déjà affronté les urnes aux élections départementales dans la canton de Grandvillars (24%, éliminée au premier tour) et qui figurait également en deuxième position sur la liste du RN dans le Territoire de Belfort lors des régionales 2021 en Bourgogne-Franche-Comté.