Le clash des générations. Hier soir, dans "Qui veut être mon associé ?" sur M6, Lilian Delaveau, entrepreneur de 26 ans, est venu négocier 10% de sa société contre 40.000 euros, avec les investisseurs du programme. Il a présenté son entreprise Requiem Code, un service qui permet de créer des hommages en réalité augmentée pour les défunts dans les cimetières.
Très rapidement, la majorité des investisseurs ont fait part de leur désintérêt pour cette société, refusant de formuler une proposition à Lilian Delaveau. Tous sauf Anthony Bourbon, plus jeune investisseur de l'émission. "J'ai une phrase en tête de Schopenhauer : 'Toute innovation passe par trois stades. Elle est d'abord ridiculisée, ensuite violemment combattue, avant d'être considérée comme naturellement évidente'", a-t-il commencé. Et de lancer : "Je suis étonné qu'il y ait eu autant d'ethnocentrisme de la part du jury. Ils parlent de leurs avis, de leurs philosophies. Selon moi, un investisseur ne doit pas penser à ce qu'il a envie de faire, mais si cette solution peut apporter quelque chose au reste du monde".
"Clairement, il y a un combat entre deux mondes, les anciens et la jeunesse. Les anciens ne vont pas forcément comprendre (votre concept, ndlr). Les jeunes ne sont pas pareils. Ils ont été élevés avec des équipements digitaux et en se mettant en scène", a poursuivi le patron de Feed. Convaincu par le projet de Lilian Delaveau, Anthony Bourbon lui a proposé 40.000 euros contre 25% de la société. Ce que l'entrepreneur a accepté.
Après le passage du candidat, Jean-Pierre Nadir, membre du jury, a tenu à régler ses comptes avec Anthony Bourbon concernant ses propos tenus sur les "anciens". "Moi, je ne suis pas intervenu. Je t'ai laissé déblatérer tes conneries. Le gars part avec 40.000 euros. Tant mieux pour lui. Mais je trouve qu'on a le droit d'avoir un rapport à la mort qui n'est pas le tien", a balancé le fondateur de Easyvoyage. Et d'ajouter : "Et avec toi, si on n'est pas dans le joyeux, c'est qu'on est un ringard. Ce n'est pas comme ça que je prends le sujet. Il y a des vrais gens qui vont dans le cimetière. Je les vois. J'y ai croisé peu de gens qui sont sur Tiktok. Ca viendra sûrement. Mais aujourd'hui, ces gens-là n'y vont pas".
"Tu fais exactement comme ceux qui critiquaient au début Airbnb, qui disaient : 'Qui va louer son appartement à un inconnu ?'", a répondu Anthony Bourbon. "Ca n'a rien à voir ! Le concept de Airbnb existait déjà avant. Airbnb, c'est ton monde. C'est du marketing. On a toujours loué des piaules. Mais les 'Bed and Breakfast', ça existe en Angleterre depuis un siècle", a rétorqué Jean-Pierre Nadir. Et d'enchaîner : "La réalité, c'est que tu vois tout par le biais du marketing. Mais ne pense pas parce que tu as réussi un truc avec tes poudres (sa société Feed, ndlr), t'as un avis universel et absolu sur tout !".
Ce à quoi le jeune investisseur a répliqué : "Mais c'est toi qui crois que tu as un avis universel sur tout !". "Pas du tout ! Parce que moi, je ne l'ai pas condamné ! C'est toi qui nous attaques ! Moi, je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas investir. Je te laisse faire ce que tu veux. Mais c'est toi qui nous attaques en disant : 'Vous êtes des ringards !'", s'est expliqué l'homme d'affaires de 56 ans. "Je n'ai pas dit que tu étais un ringard. J'ai dit que vous étiez de l'ancien monde", a indiqué Anthony Bourbon. "Tu as dit 'ethnocentré', sans compter la phrase de Schopenhauer. Mais aujourd'hui, tu as le droit de l'aider. Tu as eu raison de dire qu'il y avait quelque chose à faire. Si tu creuses ton sillon, peut-être que tu seras très riche avec cette application", a conclu Jean-Pierre Nadir. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.